c’est demain …

On est revenu à la maison de quartier pour faire les textes, comme si on ne pouvait pas se résoudre à partir.

On voit plein de monde en arrivant, maison de quartier grouillante d’habitant, M. Chantaz vient de nous apporter le plan  du quartier (à l’origine du quartier). Didier discute avec lui, il dit que c’est un peu tristounet ce temps, et nous on se dit que c’est un temps de départ. On a imprimé les textes, dit au revoir à tous ceux qui étaient là, à la maison de quartier .. à demain ? oui, à demain au théâtre ! 

La tribu

Hier, on est passé à la radio « La tribu ». On y est passé aussi jeudi dernier et lundi, ils ont suivi le projet étape par étape. La tribu est délocalisée à l’espace civique de la Chesnaie. La tribu est une radio financée par la ville, la région et l’état, elle est faite pour et par des adolescents aidés par des professionnels. Les adolescents en question sont Erwan, Tiffen, Johanna, Alison Wendy…Mercredi c’est nous qui les avions suivi à travers le quartier à la recherche de leurs lieux préférés. Hier, ils nous ont accueilli pour la dernière émission avant les représentations de Samedi. On est arrivé dans le club de jeunes, transformé pour l’occasion en studio radio, on a retrouvé les jeunes en train de goûter. Pains au lait et chocolat au noisettes. On a demandé si on y avait droit nous aussi? Juste pour le bébé de Marie à répondu Wendy. Le goûter terminé, Caroline a lancé l’émission, on a surtout parlé de la journée de mercredi et on a fait un quizz sur le théâtre. Caroline posait les questions et on se retenait de répondre pour laisser le temps aux jeunes. Emilie a gagné le quizz haut la main, fortement aidée par Didier. On a parlé du bus,  on leur a dit qu’on avait passé la journée dans le bus U2, en prononçant bien you too, mais cela ne les a pas fait réagir. Estelle leur a demandé, mais vous ne connaissez pas U2? « Toutouyoutou? »à répondu Johanna. Et les animatrices et nous on s’est tous soudain sentis très vieux, » de la vieille mode » comme dirait Tiffen. Pour la prochaine émission, les jeunes doivent chercher une chanson de U2 pour la diffuser à l’antenne, on leur suggère: Sunday bloody Sunday.

Dans le bus numéro 2 Exercice à la Queneau

Précis

Le jeudi 14 février à 14h à l’arrêt Trébale monte dans le bus de la ligne 2 un groupe de cinq personnes. Ils sont de la Cie HVDZ qui prépare un film spectacle pour faire le portrait du quartier de la Chesnaie. Celui-ci sera présenté samedi 15 février au théâtre de Saint Nazaire. Lorsqu’on passe devant, ils indiquent : « Ici c’est le théâtre, c’est marqué dessus ». Une acrobate brune en robe rouge fait le cochon pendu autrement appelé dans la profession le jarret, comme le précise un dénommé Didier, de la même compagnie. Celui-ci lit des textes tirés du blog que l’on peut consulter sur http://www.hvdz.org/blog. Ils passent aussi de la musique classique, de la valse viennoise. Les passagers sont cinq au départ, puis sept, et douze lorsqu’on arrive dans le centre. Ils regardent le spectacle en souriant. L’intervention dure le temps du trajet jusqu’à la gare où les gens de la Cie descendent après avoir salué les passagers.

Enthousiaste

Un événement extraordinaire s’est déroulé aujourd’hui dans le bus no2, d’habitude si tranquille. Toute une troupe de théâtre a investi l’espace du bus, les uns lisaient des textes passionnants qui parlaient du quartier de La Chesnaie, comme jamais on n’en avait parlé : les habitants de ce quartier en sont les héros et vont devenir les vedettes d’un film qui racontent des aventures dignes de l’Odyssée. Pendant ce temps une acrobate renversante se suspend aux barres du bus et fait un extraordinaire numéro de voltige. Un orchestre symphonique jouant des valses de Vienne les accompagne, les passagers doivent contenir leur folle envie de valser tous dans le couloir du bus. Un moment fort et inoubliable qui marquera à jamais la belle histoire du bus no 2 !!

Poétique

Telle une troupe de troubadours surgis de Moyen Age, les voici les voltigeurs et comédiens !! La robe de l’acrobate qui virevolte de siège en siège colore de pourpre les ciels hivernaux de Saint Nazaire. La ville défile dans les fenêtres du bus et se métamorphose en cité merveilleuse, toute transfigurée par les accents entraînants des violons de la valse. Des châteaux aux tourelles crénelées abritent de valeureux chevaliers et les princesses embellissent de leurs atours les abris bus étonnés …

Naïf

Y a trop d’gens dans le bus en pleine après-midi
Y a un gars au micro qui parle du collège Pierre Morange
Pis une dame qui invite les passagers au théâtre
Y a d’la musique qui sort d’un gros bloc noir
Y a une fille en rouge qu’est suspendue
Y a des passagers qui sourient devant c’truc-là
Y a des choses bizarres cette semaine à Saint Nazaire

When will i see you again ?

Une foule d’allers-retours en bus de La Chesnaie au centre ville. Magnifique, c’est magnifique ! To take care. Prendre soin des gens sur la ligne U2. Les accompagner sur un court moment, le temps de quelques stations de bus. Sophia, dans sa magnifique robe de princesse rouge, danse dans le bus, s’accroche et s’enroule aux barres. Puis s’assoit auprès d’une jeune fille, d’un jeune homme, d’une personne âgée avant de filer, gracile jusqu’à Didier, Marie ou Frédérique qui disent des textes au micro de la petite sono qu’on a embarquée dans l’autobus. Sur de la grande musique, les Valses de Strauss. Les textes sont des extraits du blog, qui, pour certains, seront lus au théâtre, pour la représentation du film spectacle samedi. Au micro, on commente le voyage et on demande aux gens si tout va bien. To take care. On souhaite une bonne journée aux gens qui descendent du bus, on leur dit qu’on se reverra peut-être au théâtre ou jamais ? (Didier pousse la musique et dit, je fais une pause, je déprime, l’idée de ne jamais revoir quelqu’un m’est insupportable). On va de la Trébale jusqu’à la gare de St Nazaire. On patiente sur un autre quai et on repart à La Chesnaie. La Chesnaie for ever. Sophia est au bout de sa force sur le dernier parcours mais elle ne lâche rien. Elle sourit jusqu’au dernier passager. A la sortie du bus, on fait un signe, un immense au revoir au chauffeur et aux passagers du bus. On se dirait dans ce très beau film, Journal Intime, de Nanni Moretti qui visite Rome en scooter, quand tout le monde reprend en choeur la même émotion, la même musique. De retour à la maison de quartier, on se dit, quelle idée formidable, qui s’est faite parce que le théâtre a fait toutes les démarches nécessaires. On n’est pas prêts d’oublier ça, tout comme la danse dans le réfectoire du collège avec le personnel de la cantine. Ce midi, on eu droit à du rab de crèpes. Si c’est pas ça l’amour, c’est quoi ?

C’est pas parce que

Ce n’est pas parce qu’il fait beau qu’il ne va pas pleuvoir

Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’il ne va pas faire beau

Ce n’est pas parce qu’il fait jour qu’il ne va pas faire nuit

Ce n’est pas parce qu’il fait nuit qu’il ne va pas faire jour

Ce n’est pas parce que les bateaux s’en vont qu’il ne rentreront pas

Ce n’est pas parce qu’ils rentrent qu’ils ne repartiront pas

Ce n’est pas parce qu’on passe des diplômes qu’on a du boulot

Ce n’est pas parce qu’on est chômeur qu’on est inutile

Ce n’est pas parce qu’on s’appelle  Paulette qu’on roule à bicyclette

Ce n’est pas parce qu’on est musulman qu’on est arabe

Ce n’est pas parce qu’on est arabe qu’on est musulman

Ce n’est pas parce qu’il y a eu une fusillade qu’il faut s’arrêter de sortir

Ce n’est pas parce qu’on sort qu’on ne pense plus à la fusillade

Ce n’est pas parce qu’on se balance qu’on s’en fout

Ce n’est pas parce que c’est rénové que c’est neuf

Ce n’est pas parce qu’on  démolit qu’on oublie

Ce n’est pas parce qu’il y en a deux trois qui foutent le bordel, qu’on doit généraliser

Ce n’est pas parce qu’on porte le géant de Saint-Nazaire qu’on va accoucher dans 18 mois

Ce n’est pas parce que la chanson est connue qu’elle n’est pas bonne

Ce n’est pas parce que la chanson est bonne qu’elle est connue

Ce n’est pas parce qu’on ne voulait pas venir que maintenant on ne veut pas rester

Ce n’est pas parce on vit en centre ville qu’on y vit bien

Ce n’est pas parce qu’on vit en quartier qu’on y vit mal

Ce n’est pas parce qu’on est parent isolé qu’on est seul

Ce n’est pas parce qu’on est seul qu’il faut s’isoler

Ce n’est pas parce qu’il y a de grosses vagues qu’on ne se baigne pas

Ce n’est pas parce qu’on ne se baigne pas qu’il y a de grosses vagues

Ce n’est pas parce qu’on a peur qu’il ne faut pas plonger