Martine! texte de Xavier

Martine! Une mine de références littéraires et philosophiques tout au long de la conversation. Une conversation, je dirais presque un cours magistral, il ne lui manquait qu’un amphithéâtre à sa disposition. Malraux, Anna Harendt et la banalité du mal, d’autres encore ont été cités…

En outre, cette femme est une poète remarquable, j’ai soigneusement lu son texte « éternité », le temps me manquait pour savourer tout son recueil. Bref, une femme de lettres du rang de la comtesse de Noailles et de Marcelline Desbordes Valmore. Il ne reste plus à Martine qu’à trouver une maison d’édition.

Ce matin, on a rencontré Claude

Claude, c’est le Monsieur Sport de BD Sud et BD Nord.
A 11 heures, Serge, Lucien et Sylvie sont dans la salle de sport. On avait pris rendez-vous et quand on arrive Claude rame.
Rame, rame, rameur, ramez, on avance à rien dans ce canoë… Quand on voit Claude en sueur sur son rameur, cette chanson résonne dans nos têtes.
La salle n’est pas très grande mais très lumineuse et aérée, des machines sont éparpillées : on peut pédaler, courir, marcher, ramer et « abdominer ».
Un patient en bermuda court sur un tapis, un casque sur les oreilles. Claude a épongé son visage, la sueur a disparu. L’entretien commence dans ce lieu sans bureau.
Claude dit : je suis infirmier, je suis entré dans l’hôpital en 82, ça va faire 35 ans. J’ai passé 15 ans dans les services puis j’ai demandé un poste dans le service des sports.
La question est : pourquoi? La réponse est : déjà dans les services, je participais aux activités sportives. Je suis sportif. C’est un bien-être, on ne peut pas faire une scission entre le cérébral et le corps. Je peux apporter ma vision des choses et il y a toujours une interaction avec l’équipe soignante. Le sport se fait toujours sur prescription médicale.
Le problème est : je travaille seul sur les 2 sites. Avant, on était 2. Je suis seul depuis 2010. Je travaille dans l’urgence, je ne passe pas assez de temps avec les patients. Je me bats pour une création de poste.
J’organise tous les ans un championnat de sports adaptés, on s’entraîne toute l’année. On fait de la compétition de pétanque, natation et badminton. Tous les jeudi, on s’entraîne. Il y a une cinquantaine de personnes et le midi, je prépare un barbecue : on fait des barbecues même dans la neige !
J’adore mon métier. Je reçois beaucoup, les gens sont adorables. Quand les gens viennent faire du sport, ils vont déjà un peu mieux.
J’ai pas de blouse blanche, c’est un métier passionnant. J’anime un atelier badminton le mercredi, je vois partir les gens avec la banane.
Je ne me verrai pas assis à un bureau, ici il n’y a pas de bureau. Je reçois des gens qui ont oublié ce que c’est le sport, je les aide à remettre le pied à l’étrier. Mon but, redonner le plaisir, on vient chercher ici le plaisir et le bien-être. Je fais du soin mais je mets mon côté soignant de côté.
J’ai des collègues qui accompagnent les patients et qui participent, j’aime bien. J’espère être utile dans la vie des patients.
Et là, le patient qui courait demande à prendre la parole. Il ne court plus sur le tapis et il a enlevé son casque depuis longtemps déjà. Il nous écoute, il nous regarde et il dit tout le bien qu’il pense de Claude et de sa salle de sport. Il dit : c’est bénéfique, je viens de l’hôpital de jour. Je ne suis plus hospitalisé alors, la salle de sport permet de garder une vigilance. C’est de l’oxygène. Ici, on reprend une vie sociale même si au début, on n’a pas envie. Les médicaments ne permettent pas tout, on doit faire attention et comme Claude est infirmier on se sent en sécurité.
Claude conclut qu’il a l’impression de faire un métier comme un autre et que son entourage ne trouve pas ça bizarre. Claude dit : j’explique, ça ouvre des portes ! Je ne me verrais pas faire mon métier dans une salle de sport à l’extérieur et : ce boulot, c’est un bonheur pour moi !
rt, je les aide à remettre le pied à l’étrier. Mon but, redonner le plaisir, on vient chercher ici le plaisir et le bien-être. Je fais du soin mais je mets mon côté soignant de côté.
J’ai des collègues qui accompagnent les patients et qui participent, j’aime bien. J’espère être utile dans la vie des patients.
Et là, le patient qui courait demande à prendre la parole. Il ne court plus sur le tapis et il a enlevé son casque depuis longtemps déjà. Il nous écoute, il nous regarde et il dit tout le bien qu’il pense de Claude et de sa salle de sport. Il dit : c’est bénéfique, je viens de l’hôpital de jour. Je ne suis plus hospitalisé alors, la salle de sport permet de garder une vigilance. C’est de l’oxygène. Ici, on reprend une vie sociale même si au début, on n’a pas envie. Les médicaments ne permettent pas tout, on doit faire attention et comme Claude est infirmier on se sent en sécurité.
Claude conclut qu’il a l’impression de faire un métier comme un autre et que son entourage ne trouve pas ça bizarre. Claude dit : j’explique, ça ouvre des portes ! Je ne me verrais pas faire mon métier dans une salle de sport à l’extérieur et : ce boulot, c’est un bonheur pour moi !

Petit retard au Pavillon de l’Horloge (cinq minutes précisément)

A Sainte-Geneviève-les-Bois, nous installons le QG au Pavillon de l’Horloge de Barthélémy. Les chants s’envolent déjà dans notre pièce qui sert parfois d’Eglise, le vendredi. On visite aussi les autres pièces, on rencontre une médecin, une psychiatre, Martine qui est aux Peupliers et écrit des sketchs sur Marine le Pen et Donald Trump, on récupère les badges, essentiels pour franchir n’importe quelle porte, Sylvie se sert son premier café (fort !), Véronique nous raconte qu’on lui a volé sa trottinette, devant chez elle au quatrième étage.

Le soleil est là.

Arriveront bientôt nos autres compagnons de route pour ce portrait. On a hâte de les retrouver. Nous aurons une heure pour se retrouver avant de partir à trois équipes pour les premières interviews, deux filmées et une pour le blog.

On rit déjà.

 

 

Sylvie est arrivée!

On a installé le Q.G. Nous sommes prêts. Sylvie est arrivée, c’est la première. On attend le groupe pour 10H et puis on se jette dans le bain. On a déjà rencontré Martine qui nous a écrit un poème pour notre arrivée.

Jérémie et Christophe ont des problèmes de trains. 45 minutes de retard. Il fait beau, nous sommes de bonne humeur. Nous avons les badges pour ne pas rester enfermés dans le Q.G., nous avons le matériel, nous avons internet, nous avons les tracts.

Ready to go!

 

Instantané ESPM Barthélémy Durand Deuxième!

Nous sommes arrivés hier soir à Saint-Michel-sur-Orge où nous dormons afin de commencer ce matin le deuxième portrait de notre projet avec l’établissement de santé mentale.

Cette fois-ci, on s’attaque au Nord à Sainte-Geneviève-des-bois. On retrouve tout le groupe dans deux heures. On a hâte mais, pour l’instant, c’est l’heure du café.

un petit mot qui nous va droit au Coeur…

Coucou Marie, Martine, Didier, Lucien, Jérémie et Monsieur le technicien
dont le prénom m’échappe. Merci pour cette jolie semaine en votre
Compagnie. En vrac, j’ai aimé votre enthousiasme, vos talents
complémentaires, votre belle complicité et votre disponibilité. Je
retiens l’optimisme débordant de Lucien, son énergie d’une délicatesse
infinie et ses bras tellement rassurants. Didier m’a emmenée là où tout
est possible avec une douce rigueur nécessaire. Marie a, elle aussi, la
maîtrise des moments, des gestes, des regards et des mots et un sens de
la dérision exemplaire. Martine, j’ai l’impression de l’avoir toujours
connue ! Avec Martine, j’ai senti une proximité immédiate et simple, une
sorte d’évidence pour parler de la vie et du spectacle et c’est plus
qu’une rencontre, c’est une manière de prendre soin l’une de l’autre. Un
truc un peu magique ! Jérémie a eu la gentillesse de me montrer un peu
de technique avec la mise en place du travelling. Je sais maintenant ce
que sait qu’un fondu exponentiel ! J’ai aimé ses silences et son
isolement au plus près du radiateur et la beauté touchante de ses
photos. Je retiens aussi tous ces petits moments aux sonorités
mystérieuses : les petits protocoles, les citations, les portraits
chinois, l’adage et la flash mob et chanter pour des gens et régler un
micro et toucher une caméra ! Et filmer Marie qui se prend pour une
tourte pendant qu’un résident exhibe, sous nos yeux ahuris, une de ses
dents fraîchement arrachée par ses soins ! Nom d’une pipe en bois,
quelle semaine ! J’ai l’impression de revenir d’un long et beau voyage.
Reposez- vous et passez de belles fêtes de fin d’année. Et Martine doit
aller voir son médecin lundi matin !

Affectueusement. Sylvie