Merci

On n’a bien sûr pas eu le temps de tout voir ni de rencontrer tout le monde. On est passé à côté de beaucoup de choses et de beaucoup de gens. Mais ce n’est qu’ un début. Ce n’est qu’une étape. Puisque le travail qu’on a présenté hier n’est qu’ une partie infime de ce que représente le quartier de l’Epidème et de l’Union. Ou plutôt ce n’est qu’une approche. Une image-action d’une semaine. Le quartier bouge. On a tout juste entamé les discussions, les conversations. On a tout juste commencé à se faire une idée. A travailler ensemble. A  prendre les contacts. On aurait très envie de retourner voir les gens, de parler encore et encore, de refaire encore et encore le tour du quartier. On aurait envie de revoir tout ce qu’on a dit. On aurait envie de refaire encore et encore des images, des films, des photos, refaire le trajet avec les gens, se donner du temps, beaucoup de temps pour écouter les histoires, revoir les habitants. Chercher ensemble des nouvelles idées. Des nouveaux points de vue, d’autres angles d’attaque. Avec les habitants de l’Epidème, les associations, les ouvriers des chantiers, l’ Atelier Electrique… Continuer pour mieux se rendre compte et rendre compte. Rassembler. Imaginer… Laisser les images et les habitants raconter. Mettre en valeur les habitants et le quartier. Participer. Construire. S’émouvoir. Comme il est dit dans les citations, Rien ne finit, tout commence. Merci.

petit et confortable

Jour J. L’atelier électrique est envahi de notre barda – écrans, micros, ordinateurs, régies, tables de mixage et tout – et paraît tout petit. On a jamais eu une scène si petite, alors on le prend comme un nouveau défi, l’occasion d’essayer une nouvelle forme. Nos hauts tabourets, sur lesquels on grimpe pour lire nos textes, ont trouvé des places dans les encadrements des portes. Ce qui compte, surtout, c’est que ce soit confortable pour le public. Heureusement qu’il y a deux représentations, à 18h30 et à 19h30. Et puis la 106, la maison témoin, transformée par l’équipe, par Thomas, Rachid, Anne, en lieu d’accueil.

à l'épicerie

On est allé à l’épicerie cet après midi, chez Mme Damani. On n’avait plus rien à boire. On a ramené à Mme Minion une photocopie de la photo et l’article que Flora a mis sur elle dans le blog. Mme Minion vient deux jours par semaine passer quelques heures à l’épicerie pour discuter avec les clients. Elle connaît tout le monde dans le quartier. Mr Damani a promis de remettre la photo et l’article à Mme Minion dès sa prochaine visite à l’épicerie.  Flora et Antoine ont passé un moment délicieux à l’épicerie mercredi dernier quand ils ont rencontré Mme Minion qui n’en revenait pas que Flora et Antoine soient si jeunes. Elle trouvait qu’Antoine faisait plus que ses dix huit ans. Elle lui a dit que c’est à cause de la barbe. Et puis tout naturellement elle lui a demandé s’il fréquentait, comme on dit dans le nord. A Flora elle donnait moins de trente ans. Elle nous a souhaité de l’amour et de l’humour dans nos vies… Elle disait toujours en s’adressant à la patronne de l’épicerie, n’est ce pas que c’est vrai Mame Damani?

Tourcoing Berlin

On est allé au delà du pont celui dont nous parlait Christian Guimance, le patron de la boule d’argent. Ce pont qui fait une coupure, une frontière entre le centre ville et le quartier de l’Epidème. On a déposé le temps de l’Epidème dans les boîtes aux lettres vers le centre ville. Pour se faire ouvrir les portes des grands immeubles pour accéder aux boîtes, on sonnait au hasard et on a dit qu’on voulait mettre du courrier dans les boîtes aux lettres. Didier a donné des journaux de la main à la main en prenant le temps toujours de dire qui on est et ce qu’on fait là. On a remonté toute la rue de Roubaix. Tout le long de la rue il y a des petites entreprises, des immeubles d’habitations et à certains endroits des terrains vagues où poussent des herbes folles. Samuel Beckett disait qu’il aimait beaucoup Berlin à l’époque parce que partout il y avait des terrains vagues; ça fait penser forcément au film de Wenders, Les Ailes du Désir. Tourcoing fait penser à Berlin qui fait penser aux Ailes du désir. Tourcoing fait penser aux Ailes du désir. Et à la trapéziste dans le film et le petit cirque sur un terrain vague. Au bout des jardins de la rue de la Tossée passent des trains et des TGV. Tourcoing-Berlin

portraits, veillées, instantanés

Demain vendredi on arrivera un peu plus tard qu’à l’habitude. On arrive pour manger dans le quartier vers 13h puis on répète dans l’après midi pour être dans les tes temps à 18h30. On fera sans doute une deuxième représentation à 19H30 parce qu’on ne pourra pas accueillir tout le monde à 18H30. On se disait l’autre jour, quand a eu lieu la conversation avec Patrick Bouchain qu’il faudrait créer une permanence dans tous les quartiers où on a travaillé. On a dit qu’on était revenu deux fois à Bourges mais que c’était à Loos en Gohelle, où on est implanté, qu’on réalisait régulièrement des Veillées et des résidences dans les quartiers pour discuter et échanger avec les habitants. On disait que les habitants de Loos en Gohelle nous demandent quand aura lieu la prochaine veillée. Quand on fait une Veillée on reste quinze jours sur un quartier. Quand on fait un Portrait on reste une semaine et on effectue aussi une autre déclinaison des Veillées dans les établissements scolaires; on investit alors les lycées pendant trois ou quatre jours. On appelle ça des Instantanés. Bientôt on ira à St Nazaire où pour le cinquantenaire de la Cité Scolaire, on va faire des Instantanés avec tous les élèves des lycées de la Cité Scolaire. Et quelques interviews d’anciens élèves de la cité qu’on raccrochera aux Instantanés pour faire une Veillée. Ente l’Instantané, la Veillée et le Portrait…