fin de la première journée

Fin de la première journée, on a tous bien travaillé, et rencontré plein de gens, déjà. Encore maintenant, Didier, Martine, Guy et Anne-Charlotte sont devant la Smob, attendant le public qui vient voir un spectacle ce soir, et ils proposent aux gens de faire des portraits citations.
On va retourner dans nos gîtes respectifs et nos maisons, et on revient demain, dimanche, pour faire du porte à porte et encore plein de rencontres.
On espère qu’on pourra aller voir demain, en fin d’après midi, la compagnie porte 27 qui joue à Norrent-Fontes.

Locon

On a rencontré Elisabeth Cherrier – Babeth – et son mari. On était venu parce qu’elle travaille aux soins des personnes âgées et qu’elle connaît des doyens et doyennes et qu’ils lui ont raconté des choses qu’elle voulait nous raconter. Monsieur Defossez a vécu une vie bien remplie et en a fait un livre pour ses proches et sa famille. Il ne l’a pas édité, juste quelques exemplaires. C’est une pièce rare qu’on a la chance de pouvoir feuilleter.
On a longuement discuté de tout et de rien, de l’association et des cours de danse de salon, du Perche vendômois et de Locon. On va être amené à se revoir, demain, et puis aussi au badminton et à la danse de salon.
Le mari d’Elisabeth, qui est du Loir-et-Cher, est venu ici et se passionne pour l’histoire, alors il a commencé une collection de lampes de mineurs. Et il nous a montré la borne qui marque l’emplacement où l’envahisseur allemand a été repoussé, en 14-18. la borne est sur le bord de la route, sur leur terrain. Elle a été offerte par le Portugal à la France, à Locon

success story

Deuxième portrait de villages dans la série des trois. Après Maisnil, Ruitz et Houchin. Avant Fresnicourt et Rebreuve Ranchicourt. Hinges et Locon. Pas très loin de Roquette. La grande usine d’ agro-alimentaire. Au village les plus anciens se souviennent de l’époque où les frères Roquette faisaient du porte à porte dans les villages des alentours pour vendre leurs produits. Aujourd’hui des cargos entiers partent du port de Dunkerque et distribuent partout dans le monde ce qui est fabriqué à Lestrem, chez Roquette. Des milliers de salariés travaillent chez Roquette. Une success story à l’américaine. Ensuite restent à voir les conditions travail. C’est la valse des intérims et des CDD. Et de la sous traitance. Les salariés de Roquette ont droit à la cantine de l’usine mais les ouvriers de la sous traitance mangent dans leur voiture. Diviser pour mieux règner! C’est bien connu! nous disait ce prêtre ouvrier qu’on avait rencontré à Lillers et qui militait à la C.G.T. Pendant la Veillée-Portrait de Lillers qu’on avait réalisée avec les habitants de la ville de Lillers et la Comédie de Béthune.

anciennement boucher à hinges

Né à Hinges, dans la boucherie. Il a été boucher du village d’ Hinges. Après c’est son fils qui a repris la boucherie. Sa femme était couturière à domicile. Couturière dit elle, puis bouchère puis… rentière. Avant d’être boucher il faisait du commerce de petits cochons. Tous les gens de sa génération, ils les connaissent tous dans le coin. Elle faisait des superbes robes de mariées. Sa mère était couturière aussi. Lui, il tuait jusqu’à six cochons par semaine. Il faisait des tournées pour vendre de la viande. Il jouait de l’accordéon. Il animait les bals de campagne. Il a dit il fallait que je choisisse entre ma femme et l’accordéon. Ils vont fêter leurs noces de diamant. Il ne peut plus jouer d’accordéon parce que l’accordéon est trop lourd. Pourtant il a voulu nous montrer. Il est allé chercher son accordéon, il a joué le petit vin blanc. Pour se distraire, le soir ils regardent des DVD. Ils ont toute la collection des films Louis de Funès et de Coluche.

me et mr roussel

On a rencontré Mme et M. Roussel à Locon. Hingeois et Loconois depuis toujours. On a parlé de la ferme. On a parlé des conditions de travail aujourd’hui et comparé avec ce qu’ils ont connu dans le temps. Ils ont toujours vécu à la ferme. Ils sont agriculteurs à la retraite et enfants d’agriculteurs. On a parlé du temps où il y avait du monde dans les champs et on a parlé des distractions d’hier et d’aujourd’hui. On a parlé de la ducasse qui subsistait. Et d’un marché de plantes rares. De plantes exceptionnelles qui a lieu tous les ans fin mars. On a parlé de la fête de l’ail. Mme Roussel tresse l’ail. Ils participent l’un et l’autre à la vie des villages. M. Roussel est conseiller municipal à Locon après avoir été très longtemps adjoint. Me Roussel nous dit, avant tout, c’est le temps qui nous gouverne, avant le gouvernementOn parle souvent de la sécheresse de 76 mais on oublie qu’en 74 il avait tant plu que c’est l’armée qui est venue donner un coup de main pour ramasser les betteraves et les pommes de terre. On a parlé des chevaux de trait, des moissonneuses, des batteuses, des tombereaux, des charrues. Tous les ans la place de Locon servait au stockage des betteraves. Avant que des camions ne les emmènent à Lillers, à la grande sucrerie. On a parlé de théâtre. M. Roussel faisait du théâtre avec la JAC (jeunesse agricole chrétienne) et à l’école. Il nous a dit, je jouais des drames. Ils connaissent tout le monde au village et participent autant que possible aux activités. Mr Roussel dit, ma passion c’est la terre, c’est comme ça. J’ai besoin de regarder pousser les plantes. Tous les jours je fais mon petit tour.