on invente

Nouveau protocole comme on dit dans notre jargon.  Ce matin, Hervé  a dansé au relais des assistantes maternelles. Ensuite il a proposé une conversation sur ce qu’il venait de faire. Les dames ont dit qu’elles aimeraient qu’il y ait de la musique (je me souviens qu’à Lens, Camille et Dorothée avaient dansé à l’arrière du camion de Culture Commune devant le petit supermarché dans la rue Léon Blum. En musique). Alors on a pensé qu’on pourrait emmener une petite sono et proposer différentes musiques et les gens choisiraient la musique de la danse. Ensuite on referait la danse sur la musique. Et puis on a l’idée de s’installer dans un endroit et d’écrire en direct sur des grands écrans tout ce qui se passe autour de nous. Comme Pérec dans l’épuisement d’un lieu parisien. On écrirait la réalité et aussi on inventerait. On pourrait par exemple imaginer ce que les gens pensent.

un tit point

On a fait un petit point avec Anne Charlotte dans la cour en regardant Jamel dessiner un grand clown pour la fête des écoles qui se prépare à l’école primaire d’Hinges. Hervé et Didier sont allés danser chez les petits canailloux  (un relais d’assistantes maternelles avec des bébés à Locon). On a parlé de théâtre et d’action culturelle. On a dit que peut être le vrai théâtre est l’action culturelle ou l’action culturelle est le vrai théâtre. Les vrais artistes sont les relations publiques ou les médiateurs qui sont tous les jours au contact des populations. On pourrait aussi bien dire artistes que relations publiques ou médiateurs. Ou aussi bien dire médiateurs ou relations publiques que artistes. Pourquoi continuer à s’enfermer dans des théâtres sans lien véritable avec les habitants? A quoi sert on? A quoi bon?  Pour un public choisi comme d’autres prétendent à une émigration choisie. Impossible de tenir une vie avec l’impression de ne servir à rien ou de servir à contrario de ses idées, ses désirs, de ses croyances, ses amours, ses envies, ses espoirs.

Jamel est de retour

Avant dernier jour. On joue demain. Jamel est arrivé ce matin et on était sur le pied de guerre à huit heure et demie pour faire une intervention dans une classe, mais en fait il y avait un malentendu et on interviendra plus tard. Ça fait plaisir de retrouver Jamel, qui est graffeur, qui était déjà sur le portrait précédent, à Maisnil les Ruitz, qu’on avait rencontré il y a des années, à la veillée de Tremblay, qu’on avait interviewé, interview qu’on avait réutilisé dans les atomics, et tout. Jamel.
On va partir dans deux minutes pour préparer l’intervention dans la cour, tendre du cellophane, pour graffer au moment de la récré.

conduite spectacle Hinges Locon

Portrait citations Danse Hervé 1’/ M.&Mme Roussel 2’59 / Pas de portes 1 1’ / Textes 1 1’30 / M.Henri Gengembre 2’08 / M.Olivier Gassez 2’05 / Pas de portes 2 1’ / Sport 1 1’/ M. Malbranque (1) 3’10 / Textes 2 1’30 / Séquence Danse des enfants 3’15 / Pas de couloir 1’ / Portraits chinois 2’30 / Textes 3 Objets 1’30 / Mme Elisabeth Cherrier 1’33 / M.&Mme Duhamel 2’55 / Sport 2 1’ Séquence Badminton 2’34 / Séquence Haras du Pacault 2’38 / Portraits cavaliers 1’ / Godot 1’30 / M.Dominique Lesage 2’12 / Pas de porte 3 1’/ Croisés Tjonck/ Wiesztort/Flanquart 3’ / Textes 4 Danse Hervé 1’30 / M.Malbranque (2) 3’ / Pas de portes 4 1’/ M.Albert Cassez 2’51 / M.&Mme Defossez 3’36 / Citations 3’

qui fait la culture et pourquoi ?

Group Material est un collectif d’artistes américain qui, dans les années 80, travaillait sur des questions telles que : qui fait la Culture et pourquoi ? Quel est le pouvoir de l’image, de la représentation, de la culture ?
Comme eux, nous avons posé cette question aux habitants des villages : Est-ce que vous pouvez nous montrer un objet qui représente votre culture, qui vous représente, que vous trouvez beau ou important parce qu’il est lié à votre histoire, à vous ?
Des habitants de Hinges et de Locon nous ont montré :

Deux angelots sur un cœur, un trophée de Badminton, une bague qui représente une deuxième chance, la possibilité de tout recommencer ailleurs, un ballon de foot et un autre ballon de foot, chez le voisin, qui est l’entraîneur.
Un ballon de rugby en mousse, un baromètre qui a été offert au début du siècle par des amis, au moment du mariage de ses parents. Le curé a dit : on l’a arrêté sur « beau fixe », deux smartphones, un cadre avec les photos d’une immense famille : plus de 500 membres… un chapeau de cuir, fabriqué maison, une clef qui n’ouvre rien, des crampons de foot, un diabolo, pour la fête des écoles, une DS, pas la console, la voiture, une autre DS, mais pas la voiture, la console, une figurine de gormiti, des lampes de mineur, un livre d’énigmes, deux médaillons avec des cœurs, et un avec une pierre, pour autant d’histoires d’amour, un petit nain de jardin parce que c’est drôle, une photo des enfants, des roses, pour représenter la passion du jardin, un scrabble, un texte de théâtre, d’une pièce qu’il a joué, un tricot, petite robe layette verte, en cours de fabrication, une tresse d’ail, parce que c’est la spécialité de Locon, un vélo.

Pour voir défiler les objets, cliquer sur le lien sous la photo.

inviter

La promenade. Le parcours dansé. Il y avait quelques personnes du village, et un journaliste, pour suivre Hervé dans quatre étapes dans les villages.
Une voyette. Danse, discussion. Évoque l’enfantement, l’arrivée, le commencement.
Dans un champ, pas loin de la boulangerie. Une des dames qui est là dit qu’elle vient de quitter, il y a trois semaines tout juste, la maison juste à côté. Discussion. Le cheval, la terre, le labeur.
Au château, la ruine du château, bombardé en 14-18 et en 39-45. Discussion. La guerre ou la légende, le dragon qui protège la caverne.
Le rond point qui va nulle part, passage, futur. Unique. Parce que ça ne restera pas comme ça. C’est un passage vers autre chose.
C’était bien, cette promenade, et on se dit qu’on le refera. Que ça peut devenir un de nos protocoles rituels. Inviter. Aller avec les gens sur des lieux, offrir une danse. Parler de la danse et du lieux. Repartir ailleurs.