Pas d’écharpe au Qatar

Hier, on rencontre Noël, le facteur de Grand Fort Philippe. Noël est ici depuis le 1er février 1982 très précisément. Son métier nous dit-il ce n’est pas une corvée, loin de là, il a choisit de rester ici parce que c’est une petite ville et ainsi il connaît tout le monde, les gens ne sont pas des numéros de boîtes, ce sont des hommes, des femmes, des familles qu’il suit maintenant depuis 31 ans. « Pour moi, ce métier c’est l’humain, l’humain d’abord! » Lucien nous accompagne pour l’interview. Lucien est étudiant en commerce et était l’année dernière au lycée du Noodover, où il a découvert notre travail. Il souhaite nous suivre cette semaine, nous l’invitons donc à rester avec nous pour assister et même participer à l’élaboration du portrait. Noël reconnaît Lucien tout de suite: « Je l’ai connu dans le ventre de sa mère! c’est comme ça ici, je connais les enfants, les parents, les grands parents, les arrières grands parents! Avant c’était surtout des marins, et des familles très nombreuses, 15 enfants souvent! Bah oui…les marins ils restaient des semaines en mer, et dès qu’ils rentraient: hop! Ils en mettaient un en route! » Noël, pour l’interview, est venu en tenue de facteur, il porte également une écharpe de l’équipe de foot anglaise d’Aston Villa.  » J’en ai tout un tas d’écharpes, mais je les achète pas sur internet! Tous les gens de ma tournée, dès qu’ils voyagent, il m’en ramène une, j’en ai de tous les pays, mais pas du Qatar! Il y a un couple qui est parti y’a pas longtemps, ils ont cherché, mais au Qatar, il n’y a pas d’écharpe! Bah non, il fait jamais froid! Alors ils m’ont ramené un petit drapeau… »

Premier jour

On n’a pas vu la journée passer. Entre les portes à portes et les nombreuses rencontres-entretiens-interviews, la journée a défilé à toute vitesse. On a organisé des lieux de rendez vous dans différentes salles du centre social et du local des jeunes.

The dark days are gone, and the bright days are here

On passe une journée intense à Grand Fort Philippe, les rencontres se multiplient. Sony, responsable du secteur jeune au centre socio culturel nous a organisé énormément de rendez-vous. Sony est intarissable sur l’histoire de Grand Fort Philippe, et sur ses habitants. Plusieurs années consécutives, il a organisé des « causeries », sortes de veillées ou des habitants venaient raconter leurs souvenirs. Les soirées étaient thématiques: la résistance, le basket…Toute l’histoire évoquée par des grandes figures de la ville, des centaines de personnes venaient assister à ces causeries. Sony est heureux de nous accueillir et de nous mener à la rencontre de tous ces gens qui ont tant de choses à nous raconter. En une journée, on est déjà plus familier avec Grand Fort, un élément se dégage plus que tout autre: la mer. Même si les bateaux de pêche ne sont plus là, toute l’histoire de la ville est liée aux marins. On finit la journée pleins d’images en tête: les 130 bateaux de pêche, les milliers de harengs, la fuite vers la Bretagne par la mer pendant la seconde guerre, les cirés passés à l’huile de lin…on a hâte de revenir demain pour approfondir tout ça. Il y a autre chose aussi qui nous trotte dans la tête depuis ce matin, inévitablement, et qu’on chante tous, les uns après les autres: « Sunny ».

9621 ème article du blog

Tous là ce matin à dix heures. Bien là. Pour l’installation au Q.G. On squatte le local des jeunes de Grand Fort Philippe pendant une semaine (Qu’ils nous en excusent !). A deux pas du centre social. On s’est réparti en groupes. Marie, Didier, Hervé et Céline sont au Café le Cheval Blanc, chez Luce et Michel qui pour l’occasion ont invité des clients pour nous rencontrer et parler de la vie à grand Fort Philippe. Martine, Jérémie et Maggie sont au musée de la mer et à la maison du sauvetage avec un adjoint au maire qui leur fait la visite. On démarre ce matin par l’histoire de la ville et on va continuer cet après midi avec les coeurs vaillants, qui ont pris en charge les enfants depuis des lustres à Grand Fort Philippe, pendant les vavances. Et pendant tout l’après midi (non stop) on va discuter avec des habitants, toutes générations confondues qui vont nous faire découvrir Grand Fort Philippe. On va finir la journée au café le Dundee et avec les majorettes qui s’entraînent au club de tennis. A côté du parking. A côté de chez Céline (qui travaille au Bateau Feu ,la scène nationale de Dunkerque  et qui habite Grand Fort Philippe). Céline nous accompagnera toute cette semaine.