
Estrée-Cauchy, Hermin, Caucourt, Gauchin le Gal
margaux
Margaux nous a emmenés en balade. Elle nous parle un peu d’elle et de sa petite vie, dans son t-shirt rose. Elle nous a emmenés sur les petits chemins caillouteux un peu en dehors d’Estrée-Cauchy. Mais on ne s’éloigne pas trop loin. Elle nous montre des endroits où elle aime aller seule sur son vélo ou bien accompagnée de ses parents et du chien Espion, pour aller jouer dans les ballots de paille. Nous, on filme tout ça. Pour garder une trace sous nos chaussures.
matières de randonnée

Un musicien à Caucourt
Ce matin, on fait encore du porte à porte et on tombe sur le bassiste d’Izaak, guitare dans le dos. C’est un jeune homme avec un t-shirt à rayures bleues. On l’interroge et il nous parle un peu de son groupe dont le chanteur est aussi le mari de la coiffeuse d’Idéal coiffure, Hélène. Il travaille dans la mécanique mais sa vraie passion c’est la musique. Il nous explique qu’avant il pinçait les cordes dans deux groupes en même temps. Déjà Isaak et un autre groupe qui ne joue plus depuis maintenant deux ans. Le guitariste est parti faire des études trop loin et l’équipe s’est séparée. Ça s’appelait Tricots-court parce qu’ils étaient trois, comme « tri », pour tricoter de la musique à Caucourt. Rock, reggae, ska, ils faisaient de tout. Parfois même du musette, pour rigoler. Il y a un site sur le groupe qui n’a pas été renouvelé depuis longtemps mais toujours accessible sur internet. C’est le guitariste qui l’avait créé. Aujourd’hui notre bassiste continue ses concerts avec Izaak. Il nous dit aussi qu’il est en train de mettre en place un autre groupe. Ne manque plus qu’à trouver un chanteur avec le bon timbre.
Le Gal de Caucourt

Parce que/parce que pas
C’est pas parce qu’on vit à la campagne qu’on est des boeufs.
Ce n’est pas parce qu’on vit en ville qu’on est une lumière.
Ce n’est pas parce qu’on aime le silence qu’on n’a rien à dire
C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on respecte le silence
Ce n’est pas parce qu’on est né dans une ferme intensive qu’on n’aime pas la nature.
Ce n’est pas parce qu’on est jeune et né en ville que l’on n’aime pas la campagne.
Ce n’est pas parce qu’on a une auto qu’on ne rêve pas d’un monde où la lenteur régnerait.
Ce n’est pas parce que les gens sont contents d’avoir des commerces dans leur village qu’ils prennent le temps de les fréquenter.
Ce n’est pas parce qu’on est intelligent qu’on est pas capable d’être bête
Ce n’est pas parce qu’on est professeur qu’on n’aime pas les vaches
Ce n’est pas parce qu’on a un gros tracteur qu’on n’aime pas la musique classique
Ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on s’ennuie
Ce n’est pas parce qu’on s’ennuie qu’on est jeune
Ce n’est pas parce qu’on est écolo qu’on aime les éoliennes
Ce n’est pas parce qu’on aime les éoliennes qu’on est écolo
Ce n’est pas parce qu’on est cocu qu’on connait le poids du Gal de Gauchin
Ce n’est pas parce qu’on touche le gal de Gauchin qu’on est cocu
Ce n’est pas parce qu’on traite qu’on est malpoli
Ce n’est pas parce qu’on est poli qu’on ne maltraite pas
Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas les renards qu’on les tue
Ce n’est pas parce qu’on ne les tue pas qu’on aime les renards
Ce n’est pas parce qu’on est paysan qu’on est ballot
Ce n’est pas parce qu’on balaie qu’on est payé
Ce n’est pas parce qu’on est payé qu’on balaie
Ce n’est pas parce qu’on est indépendant qu’on n’aime plus ses parents
Ce n’est pas parce qu’on a plus ses parents qu’on est indépendant
Ce n’est pas parce qu’on est garçon manqué qu’on ne peut pas devenir coiffeuse
Ce n’est pas parce qu’on a quitté son village qu’on ne s’y installera pas
Ce n’est pas parce qu’on a 72 ans qu’on n’aime pas la danse hip hop, les paillettes et l’électro
C’est pas parce qu’on fait de la danse hip hop ou de l’électro qu’on n’aura pas 72 ans.
…
notre belle famille

Petites questions
Où sont les poules de Caucourt ?
Pourquoi les cafés sont-ils vides ?
Etre proches est-ce être libre ?
Sommes-nous si loin de la ville ?
Les anciens sont-ils plus que neuf ?
Les nouveaux sont ils en pâture ?
Un pré peut-il être sans intérêt ?
Brunehaut était-elle blonde ?
Le gal est-il un gros galet ?
…
Portrait au tournesol

Dedans, dessus, dessous
Dans les augets de la roue du guet de Caucourt,
l’eau de la Blanche et les miettes que la terre lui rend
Sur le gal de Gauchin,
le feu du diable qu’on fesse et les chaînes d’un officier anglais survivant de la grande guerre
Sous le carrelage 19° siècle de l’églisette d’Hermin,
de grandes dalles de pierre bleue
Sous le bitume 20°siècle de la chaussée Brunehaut,
les grandes pierres plates de la strata romana et les vieux os de Brunehaut
