vendredi d’avant la présentation du film spectacle

Fin de semaine. Dernière ligne droite. Yannick, notre technicien magicien vient d’arriver. On fait le montage des écrans et de la lumière sous le chapiteau de la Smob. Et le son. On répète cet après midi et on devrait être prêt pour un filage en fin d’après midi. On est vraiment embarrassé. On voulait participer au pot de départ de Marie Forquet de Culture Commune ce soir à 18h au 11/19 mais on sera en plein filage. Marie part travailler à l’hippodrome de Douai. Maggie aujourd’hui se concentre sur Rouen puisqu’on démarre la Veillée de Rouen mardi matin. On retourne ce matin dans les rues des villages d’Estrée Cauchy, Hermin, Caucourt et Gauchin le Gal. On va faire une dernière fois du porte à porte pour rappeler aux gens qu’on présente le film spectacle du Portrait de villages samedi 1er septembre à 14h, à 17h et à 20h sous le chapiteau de la Smob. On a cor pas mal de réservations.

être né quelque part

Hier Caucourt, aujourd’hui Hermin. Nous continuons à sonner aux cloches des portes des villages d’ici.
Hier, à Caucourt nous avons échangé longuement avec deux anciens, le sourire aux lèvres et les histoires à partager. Ils racontent qu’ils sont entourés de sources et qu’avant ils ramassaient le cresson pour s’en faire des belles salades. La dame a un bouquet de feuilles de céleri à la main pour aromatiser une soupe de courgettes. Les courgettes poussent bien.
Pendant les portraits chinois, nous demandons aux Caucourtois de rebaptiser leur village, souvent ils nous renvoient vers les plus anciens. Ça me rappelle le premier jour quand à deux reprises, des Herminois de première génération nous disent qu’ils ne sont pas du village ou seulement depuis 30 ans. J’aimerais tellement que ces nouveaux de trente ans nous racontent. Je me rappelle la fierté ce matin d’une dame née à Hermin, dont les parents sont d’Hermin, les grands-parents sont d’Hermin et les arrières grands-parents et qui sait peut-être bien aussi les arrières arrières grands-parents.

Il y a … (3)

Ce matin à Hermin il y a les lunettes de soleil roses d’un monsieur pressé devant sa porte, il y a Paddy le chien de la maison 385 et il y a Jean-Baptiste le futur fils du propriétaire de la maison 385. Il y a une dame et ses deux enfants pour le portrait chinois, il y a un musicien d’électro qui joue dimanche à la SMOB et qui nous invite sous sa serre, ça fait 10 ans qu’il habite sa maison. Il a parlé longtemps avec Hervé d’art, de danse et de musique, de culture en général. Il y a un papillon sur un pissenlit, il y a un gendarme bleu qui sauve la mise d’une petite dame en répondant à nos trois questions, il y a un pompier qui a travaillé de nuit et qu’on a réveillé, qui nous accueille en short, « j’me suis même pas lavé les dents », il nous dit. Il y a Frédéric, 39 ans, qui est marchand de fruits et légumes ambulant et qui sillonne une vingtaine de villages alentours avec son camion, sa devise : « Il faut prendre le temps. » Il y a deux américains croisés au détour d’une rue, David et Mickael, Mike ou Michel en français. Il y a le retour au Q.G. et l’heure du repas. Il y a toujours la Renardière. Il y a Guy, Maggie, Martine et Thomas. Il y a le rire de Jérémie. Il y a Didier, Martine, Hervé. Il y a Sarah et Hélène et le jour du spectacle qui approche.