La cascade des sentiments

On a déménagé Salle Maurice Cauvin. On a donc du quitter l’Agora, comme toujours avec un gros pincement au cœur. On se dit qu’on reverra quand même tout le monde demain, qu’on partagera encore un moment avec tout ceux qu’on n’a pas envie de quitter. Mais on sait aussi que certains ne pourront être présents. Mikaïl et Flora, en stages, ne seront pas là et ils vont nous manquer. On finit en beauté en allant passer un moment avec Frédérique, Noémie et Sandrine qui participent à l’atelier cuisine animé par Lorette. On arrive pile pour le café. Frédérique, Noémie et Sandrine participent aussi à un atelier d’écriture mis en place à l’Agora depuis deux ans. Lorette nous présente deux ouvrages réalisés à l’issue de chaque périodes de travail : « Cascade de sentiments » et « Au fil du temps ». Samedi prochain, pour les 20 ans de l’Agora (on regrette tant de ne pas y être), Sandrine et Noémie liront des extraits des textes publiés. Mais pas Frédérique, Frédérique, elle, ne veut pas parler en publique, Frédérique a des yeux magnifiques mais elle se cache quand on veut la prendre en photo. Noémie doit lire mais elle ne pourra pas être présente aux répétitions, avec trois enfants, dont un qui a été malade récemment, ce n’est pas évident. Et puis mardi, jour des répétitions, elle va voir Mylène Farmer à Clermont Ferrand et ça, elle ne le manquerait pour rien au monde. En feuilletant les livres, on découvre leur écriture, c’est magnifique, quelques textes nous touchent droit au cœur. Sandrine écrivait déjà un peu pour elle, Frédérique et Noémie n’avaient jamais imaginé pouvoir écrire. Martine Doutey, la comédienne animatrice de l’atelier a su leur donner confiance. Aujourd’hui Sandrine continue d’écrire, elle a été contactée par une maison d’édition « mais je ne suis pas prête » nous dit-elle. Sandrine se juge sévèrement, on lui dit que nous c’est souvent pareil, on écrit un texte, on le croit super et puis ça fait flop, et puis parfois c’est le contraire, on publie quelque chose, persuadés de se planter et finalement tout le monde est touché. C’est comme la phrase de Demi Portion sur le sweat de Mikaïl : « Qui ne se plante pas n’a aucune chance de pousser. » On dit à Noémie qu’elle devrait essayer d’envoyer un de ses textes à Mylène Farmer, parce que ses textes, ils sont bien plus beaux que ceux de Mylène.

Conduite portrait Bourganeuf

 Portraits citations Acro 3.00
Mr Dugey 3.13
Textes 1 1.30

Mr Roy 3.03
Mr Jouannetaud 2.54
Pas de porte 1 1.00
Association Famille 2.46
Christiane Rivière 1.32
Séquence Taichi

Textes 2 Objets 1.30

La brulerie 3.06
Pas de porte 2 1.00
Mme Binaz 2.57
Périscolaire 1.27
Yunus Yucel 1.50
Pas de porte 3 1.00
Groupe Anglais Français 2.50
Pas de couloir 1
Les jeunes de l’Agora 3.27
Association Sautadour 2.50

Textes 3 Acro 1.30

Hip Hop
Philippe Llamas 3.08
Asso les 3 Jeunes 1.57
Pas de couloir 2
Godot 2.08
Mr et Mme Coëtte 3.22
Bairam et Séverine 3.00

Citations   2.30

Anthony acrobatise et raconte

Ce matin je suis allé au collège, à la rencontre d’une classe de 4ème et de leur professeur d’EPS, Mme Perrier. Je venais les initier à l’acrobatie, les élèves m’avaient déjà vu hier lors de la récré…
Nous sommes allés au gymnase, Mme Perrier me dit que l’on dispose de pleins de tapis, naïvement je lui réponds que c’est super mais que l’acrobatie se pratique sans tapis, le parquet c’est parfait.
Les élèves se changent et l’échange peut commencer, garçons et filles séparés, on se frotte, on se tapote les uns les autres, on s’échauffe et les rires de gêne se font sentir et puis on s’allonge au sol, on se roule par terre, étoile et pierre… je leur explique que ce sont deux positions de détente et de force, que l’acrobatie ne doit pas être fatiguante, un élève me dit qu’il a envie de vomir
Et puis on monte progressivement, déplacements quadrupédiques, nord sud est ouest, les jeunes commencent à se lâcher, les corps commencent à parler tout seul, l’animalité prend le dessus, et puis on monte encore position debout, je leur explique que les roulés du début vont nous servir maintenant, on va faire la même chose mais en sautant… ils me regardent d’un air surpris
Et puis on saute, tonneaux, papillons, le temps passe très vite à Bourganeuf, je ne peux pas aller plus loin dans l’acrobatie au sol, on change. Les contrepoids comme début d’une rencontre acrobatique, ni toi ni moi ne tombons parce que nous nous tenons, je prends un risque de chute mais c’est parce que tu ne me laissera pas tomber, c’est ça les portés…
La moitié du groupe s’asseoit et tend la main, l’autre moitié vient pour les relever et on inverse à chaque fois, la puissance est dans les jambes et dans le fait d’accepter de se pencher en arrière pour aider l’autre à se lever.
Je leur explique la communication des corps, sans se parler : je mets ma main sur ton épaule, c’est parce que je veux faire le porté bébé, si je pose mes mains sur tes hanches, c’est toi qui saute et je t’accompagne, si tu mets tes deux mains sur mes épaules tu sautes et je te rattrape, alors on essaie…
Et puis là tous les corps se sont mélangés, plus de différence de genre, tout le monde peut jouer avec tout le monde, un partage de sensation, une approche de la confiance en l’autre

Rencontres et Re rencontres

La nuit tombe doucement sur Bourganeuf, et la pression pour nous, pas tout à fait. Un portrait en cinq jours, c’est 3 jours de récolte intensive, d’interviews en pas de portes, de citations en interventions filmiques, acrobatiques, poétiques. À partir d’aujourd’hui, on arrête de filmer, on monte, on monte, on monte. On joue Samedi à la salle Maurice Cauvin, à 19h30, et Samedi ça va venir vite. On arrête de filmer mais on n’arrête pas de rencontrer: rencontrer de nouvelles personnes, dans les commerces, dans les rues, dans les associations toujours.  Re rencontrer aussi, on prend le temps de passer par le bureau des super-animateurs de l’Agora, taquiner un peu Aliette à l’accueil, on repasse aussi à la brûlerie, au club des anciens on retrouve Mr Roy qui nous confirme sa présence Samedi. Au départ de l’association de marche, on retrouve nos amis Anglais prêts à partir en randonnée. 3 jours et se sentir déjà chez soi…3 jours, et il n’en reste plus que trois. Plus que 3 jours à habiter Bourganeuf.