Rien ne finit, tout commence !

Le jour de la représentation du film-spectacle de la Veillée approche et on a le trac. On sens une certaine effervescence aussi chez les Turbulents.De tous côtés on prend ses marques. Mais il ne faut rien lâcher de nos rencontres avec le quartier comme nous l’avons fait aujourd’hui en porte à porte puisque Jérémie a sonné à tous les portes des appartements des immeubles de treize étages et plus qui composent le quartier et qui surplombent  les chapiteaux. Et comme nous l’avons fait tous les jours par nos sorties quotidiennes avec la Batoucada et les danseurs ou encore aujourd’hui avec les masques. Marie a réalisé toute la journée des magnifiques dessins sur le quartier et les Turbulents qui seront diffusés pendant la veillée. Dès demain il faut qu’on extrait les textes du blog pour que Didier puisse les relire et les inclure au spectacle. Les veilleurs des Turbulents et d’HVDZ liront des passages du blog pendant le spectacle pour replacer la résidence dans son histoire au jour le jour. Thierry, notre technicien-magicien arrive demain et rejoindra en fin d’après midi les techniciens-magiciens des Turbulents. Le montage est prévu jeudi tandis que nous répèterons les danses dans un autre local, en dehors des chapiteaux. Fatiha a mis au point quelques chorégraphies pour le spectacle. Les Turbulents et HVDZ feront le spectacle  avec les gens du quartier. Tout le monde s’affaire jusqu’à des heures tardives pour se rassurer. On veut être bien sûr qu’on est dans le temps, de ne rien oublier  et d’être sûr qu’on a fait tout ce qu’on a pu sur le quartier…

sortie masquée

On est sorti avec les Turbulents masqués. On a croisé un monde fou. Distribué des centaines d’invitations. On a marché dans Paris. Les Turbulents masqués ont amusé les passants. Masqués et costumés. On en a profité pour demander à des personnes rencontrées le long des rues de nous dire une citation à la caméra. On donne aux gens une liste de citations de plusieurs pages et on leur demande d’en choisir une qui leur correspond. La batoucada et la danse ont répété sous le grand chapiteau sous la direction de Fatiha en prévision du spectacle. Didier a fait des interviews au foyer B. Lafay. Martine n’a de cesse de monter les films. Marie Bouts accrochent ses dessins au mur. Jérémie a filmé des Pas de Porte. On retrouvera tout cela dans le spectacle.

Dans la frontière

Imaginez une carte. Imaginez. D’un côté, une grande ville, qu’on appellerait « capitale », de l’autre côté, une petite ville, qu’on appellerait « banlieue ». Sur la carte, sur le dessin qu’est la carte, une ligne sépare ces deux villes : une frontière.
Je me suis toujours demandé à quoi correspondait, dans le réel, l’épaisseur noire du trait qui marquait la frontière.
Et bien nous y sommes, dans ce trait, dans cette petite langue de terre entre le périphérique et la banlieue, dans ces quelques dizaines de mètres de large : un parc, des immeubles, quelques rues, des gens qui vivent, et le chapiteau des turbulents. C’est ça : nous sommes dans la frontière, ni d’un côté, ni de l’autre, mais dedans.