Imaginez une carte. Imaginez. D’un côté, une grande ville, qu’on appellerait « capitale », de l’autre côté, une petite ville, qu’on appellerait « banlieue ». Sur la carte, sur le dessin qu’est la carte, une ligne sépare ces deux villes : une frontière.
Je me suis toujours demandé à quoi correspondait, dans le réel, l’épaisseur noire du trait qui marquait la frontière.
Et bien nous y sommes, dans ce trait, dans cette petite langue de terre entre le périphérique et la banlieue, dans ces quelques dizaines de mètres de large : un parc, des immeubles, quelques rues, des gens qui vivent, et le chapiteau des turbulents. C’est ça : nous sommes dans la frontière, ni d’un côté, ni de l’autre, mais dedans.