Dimanche

Flora est à l’appartement du Vert Gallant et le reste de l’équipe à l’hôtel Première Classe à Villepinte, la ville voisine. Tant de monde à l’hôtel pour la fête de l’Huma.Tit prob au démarrage ce matin. Un pneu crevé à la Berlingo et le cric pas adapté. On a du faire appel à Flora. Et la Twingo. On craint une fuite du liquide de frein. On va chez Soraya. On est en retard. Didier vient tout juste de terminer une interview avec Karim, un jeune cinéaste tremblaysien. A+

Samedi soir

Emmanuelle Jouan et toute son équipe se coupent en quatre pour qu’on se sente bien à Tremblay.
Emanuelle Jouan dirige le théâtre. Elle veut que les Tremblaysiens s’approprient le théâtre Louis Aragon. S’approprient la programmation et fassent la vie du théâtre. Et fassent la vie dans le théâtre. Elle leur a préparé une saison aux quatre cents coups avec des artistes géniaux . Les tremblaysiens ne manqueront pas de venir. Ici on se préoccupe du public. Des publics. On veut qu’ils viennent au théâtre. On a l’idée qu’un autre monde est possible et que ça passe par là. Une façon de se battre sur le terrain de la culture et de l’art pour réinventer ensemble des formes d’art, des spectacles infiniment vivants où chacun se sente concerné par ce qui s’y dit et ce qui s’y fait. Alors cette année au théâtre Louis Aragon de septembre à Avril on n’en fera pas la liste mais c’est des dizaines de propositions de spectacles et de rencontres, d’échanges auxquels sont conviés les habitants de Tremblay et d’ailleurs. La rencontre pour susciter la réflexion, l’émerveillement et le partage. Cette fois ci, on fait les choses comme il faut. On s’engage. On transforme tous nos gestes quotidiens en gestes poétiques. L’aventure est au coin de la rue et le théâtre est à tout le monde. Toute vie est une œuvre d’art. Nous sommes tous des poètes. Il est interdit d’interdire. Et les artistes sont là. A Tremblay en France. En force. G.A

Samedi

On est installé dans la grande loge du théâtre. On se bat avec les clés à longueur de journée. Les danseurs n’ont pas chômé. Sont intervenus beaucoup. Dans toute la ville. Dans de multiples endroits. Dans plusieurs écoles. Au lycée Léonard de Vinci. Et la nuit dans plusieurs espaces du centre ville. Sous le pont de la Gare du Vert Gallant. Dans un champ de pommes de terre. Après une réunion de nouveaux allocataires du RMI. Ou de responsables d’établissements sociaux et culturels . Ou d’instituteurs sous le haut patronage de l’éducation nationale. Hassan, Mathilde, Dorothée, Camille n’ont pas ménagé leur peine. Durs au travail. Volontaires. Engagés. Courageux. Mais on est bien tous d’accord, ça vaut le coup.
Si j’avais pas ça qu’est ce que je deviendrais ? Je n’ose l’imaginer.
Dur de trouver toujours la bonne clé. Le passe ne passe pas partout. G.A

Les clés ont fait débat. Quelqu’un a dit:
  Et… on parle souvent de la clé du problème mais on ne parle jamais de la serrure.

lundi, mardi, mercredi

lundi
Arrivée RER, puis à pied. C’est vert. Barres d’immeubles dans des forêts. Il y a des champignons et des canettes vides.

A peine arrivée. Encore le sac sur le dos devant la porte du théâtre, et déjà une femme qui m’aborde. Elle me dit : la bibliothèque est fermée pour travaux. C’est une bonne bibliothèque. En attendant il y a le bibliobus.

Puis rencontre avec Laurent, le régisseur d’Aragon, qui est né ici et raconte. Ici c’était une forêt où on jouait gamins. Il y a le vieux pays, la nouvelle ville, les années 70, 80, 90, une mairie qui casse les tours pour des immeubles longs mais bas. Une ville  riche de son voisinage avec Roissy.
Monsieur leGoff, de l’amicale Bretonne. J’aime la façon dont il glisse dans la conversation son bord politique. Sans jamais le dire. Dans un monde qui se mondialise, la diversité est une richesse.

mardi
A peine une heure à flâner dans le centre ville et plein de rencontres. C’est peut être le soleil qui donne cet air souriant à la ville. Peut être pas. En tout cas l’accueil est partout cordial.

On va au 22. Un rez de chaussée d’immeuble (tour 22) « récupéré ».
C’est notre local. / Vous squattez ? / Non non non, on utilise les lieux
On fait quelques citations, des interviews. Ils jouent aux échecs dans la rue, devant l’immeuble.
Visite de la ville avec Laurent. Une ville de villes. On dirait qu’il y en a quatre : le vert galant et son centre, le centre et son centre. Les cottage et son centre, le vieux pays et son centre. A chaque fois des commerces, des espaces verts, des équipements de la ville.
Il y a Guy et Jérémie qui me tatouent les mains avec leurs stylos.

Tae Kwon Do au dojo. Jérémie trouve que c’est trop lent. C’est vrai que c’est lent mais c’est pas loin d’une danse. C’est beau à voir. Spectacle serein qui détend.
On rencontre au théâtre Marie-Ange Dossou et deux de ses amies, Agnès et Mélanie, de l’association des femmes africaines.
Une association pour refaire un village africain à Tremblay. Autour des enfants. Eduquer les enfants ensemble, leur donner le respect des aînés. Partager et être solidaires.
Guy a fait sonner l’alarme. Panique à bord et tout. Et nous on a rien entendu.

mercredi
On va avec Martine à la Régie de quartier. Un groupe de gens en réinsertion qui rénovent des boutiques du centre ville. L’un d’eux nous raconte le boulot et la vie à Tremblay, et puis comment la régie de quartier, la réinsertion, a été la chance de sa vie de redémarrer au moment le plus dur.

Avec Didier cet après-midi, on avait rendez-vous avec Wadson, compositeur musique rap. En l’attendant on fait des citations avec des gamins dans la rue.
Wadson est une figure du quartier, prêt à aider tout ceux qui veulent vraiment bosser dans la musique. Pas pour le fric, pas pour la célébrité, mais bosser pour se dépasser, pour être meilleur. Un perfectionniste qui partage.

Puis rendez-vous au BIJ avec Leïla et des jeunes qu’elle a réunis pour nous. Des citations au départ puis Becket, et puis une parole ouverte riche et drôle. Un humour et un recul, de la lucidité. Tout cela finit par un long fou rire autour de la table…
Didier rit si fort qu’il a mal à la tête.

jeudi
Mathilde, Camille, Dorothée et Hassan sont arrivés.
A l’école primaire Malraux, les enfants sont des artistes. Derrière l’adage ils se mettent en ligne et refont chaque mouvement.
Hassan fait du step et derrière moi les enfants cherchent le truc : « c’est des chaussures spéciales… et puis il a un truc dans la poche ». puis ils tapent des mains.
Puis c’est la cohue devant la caméra, puis la course aux autographes. Je crois qu’ils vont écraser Dorothée.
« Madame s’il vous plait, un autographe, sinon à la maison ils vont jamais nous croire ». 

Flora

MOMENT

19h38

Rencontre avec 10cipline, association de danse hip hop.

Installés dans le hall du centre culturel Aragon, un échange de regards et d’arts se fait. Gestes et Rythmes font ensuite place à la discussion. On finit par des citations.

Serge de 10cipline a une citation à nous proposer : voc051.WAV

A l'école primaire Malraux

dsc_0172.jpgMathilde et Dorothée, danse

dsc_0137.jpgHassan, percussion corporelle

13092007010.jpg

Des avions passent non loin, ils s’envolent.

Nous sommes arrivés ce matin à l’école Malraux. Peu avant la récréation, nous nous sommes installés: L’énergie des enfants a déferlé dans la cour. Ils se sont disposés  autour des danseurs. Quelques uns imitaient les mouvements de la chorégraphie. Beaucoup de sourires et d’excitation.

   

couple en gérance

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M. et Mme Chang sont gérants d’un bar/tabac dans le quartier du vert Galant. 

Quelqu’un dans le bar, nous a demandé de le suivre, il voulait nous montrer quelque chose de beau, sa DS beige de 1969,  ça fait 30 ans qu’il l’a acheté, le vrombrissement du moteur imprime le rythme continu de la mécanique.