Se reposer

Elles sont toutes les deux appuyées sur la grille de l’école et regardent les danseurs, les acrobates. On parle de l’école et du quartier. Elles partent toutes les deux en retraite très bientôt. Rien prévu pour la suite, envie de me reposer, enfin.
Elles posent pour la photo, simplement souriantes. Merci. Puis elles repartent travailler.

Un ciel sans pleurs

Au collège Georges Braque, il y a un moulin à prières. Une belle sculpture, en bois et laiton. Tourner la roue pour savoir ce qu’aujourd’hui réserve.

Pas d’interro
Des vacances
Une bonne explication
Un prof absent
Un ciel sans pleurs
Son amour
Un rêve de livre
Des bonnes notes

Les danseuses et les acrobates sont intervenus dans la cour. Les collégiens criaient d’admiration, OOOHHH ! Ahhh !
Encore une bande son qu’on aurait du enregistrer.

Madame Philippe

Madame Philippe dit qu’elle défend son quartier. Il y a beaucoup d’associations qui s’entendent et se reçoivent. Je fais partie des anciens bénévoles. On porte le chapiteau. Il n’y a pas de relais chez les jeunes. Si les jeunes sont présents dans les réunions, c’est parce que ce sont des professionnels. Chez les anciens, on parle « Centre Social », on a du mal à dire « Maison de Quartier ». J’étais présidente du Centre de Soins, d’un cinéma de quartier, bénévole au Centre Social Trois Fontaines, et ça fait 26 ans que j’habite le quartier. Un jour, en tant que bénévole, j’ai poussé la porte de la ludothèque – qui n’existe plus. J’emmenais aussi les enfants à la piscine, moi qui avais peur de l’eau. J’ai été conseillère municipale en 2001, pour la parité, au départ, et je me suis prise au jeu. Je n’y suis plus mais ça me manque. Je suis une femme de contact. Je suis encore à la MUTES et bénévole aux Restos du Cœur. Le social me dévore mais je ne peux pas m’en passer.

c'est d'en bas qu'est venu l'espoir

Hier soir, à la TV, il y avait les syndicalistes des usines Renault qui scandaient La crise c’est eux, la solution c’est nous. Ils demandent à être écoutés, mais ne le sont que pour la forme, la ministre reçoit une délégation syndicale vite fait, dans le hall, avant de faire une réunion avec les patrons.
Dans la crise, c’est les ouvriers qui payent, pas les banquiers, pas les responsables. C’est nos salaires qui payent la casse, et on est même pas écouté, même pas consulté. Ils continuent à faire des bénéfices et nos fiches de payes se réduisent à peau de chagrin et on nous enlève la possibilité même de donner notre avis, de nous défendre sous prétexte que « c’est la crise », elle a bon dos.

infinity style

Au supermarché les jeunes de l’association Infinity style nous ont rejoint. Ils s’inspirent des Yamakazis. Acrobaties urbaines, parcours dans la ville, sauts d’obstacles et de précisions. Voler, atterrir, franchir, traverser. On se disait que ce serait bien qu’ils rencontrent Fred et Alex. On est allé tous ensemble à l’esplanade d’Eisenhower La Rafale, là où il y a les tables de ping pong en béton. C’est leur terrain d’entraînement. Une vraie rencontre. Fred et Alex ont donné des tuyaux, des bouts de technique de main à main et ils ont essayé tous ensemble, jusqu’à la nuit.