au portillon

Porte à porte dans les quartiers, offrir des danses et des musiques. Marion, son accordéon et Hervé arpentent le Marais, avec Guy et Toufik. Faut dire que l’accordéon, c’est pile poil, c’est parfait avec la danse de Hervé. Camille et Dorothée tournent dans la Délivrance, avec Flora.
Les gens sont accueillants.
On voudrait vous offrir une danse.
Une danse ?
Oui, une danse, hop c’est parti.

Appuyés sur leur portillon, ou à l’arrêt de bus, ou sur le pas de la porte, les gens regardent la danse. Marion et Hervé ont rencontré un monsieur qui a posé son carton, qui s’est assis sur un muret, hop, prêt à prendre le temps de regarder cette danse, écouter cette musique.

deux jours avant la veillée

On s’est demandé si on irait projeter des images dans le métro à la station Bourg ou Mitterie mais c’est trop compliqué pour avoir l’autorisation. Cet après midi on va à la Maison des Enfants avec les danseurs et les acrobates et puis on va offrir des danses et des acrobaties en porte à porte, par petits groupes.On se retrouve tous à 16H30 au cours de hip hop pour participer au premier cours de la rentrée. Enfin on verra les textes en fin de journée. Textes, articles du blog, journal de bord qu’on lira en direct sur le plateau pour la représentation de la veillée. On les répètera tous ensemble. Demain on passe au plateau. Demain après midi on va à la manifestation à Lille contre la réforme des retraites et tout le reste. On a dit qu’on partirait à la recherche dans l’après midi de coins sombres dans Lomme. Pour pouvoir diffuser des images vidéo. Des entrées de garage où on poserait un petit écran pour donner aux passants une petite idée de la Veillée. Film documentaire. Film spectacle avec acrobates et danseurs

géographie Lomme

Rue courbes et rues droites, rues étroites et avenues. Salengro, Dunkerque, Délivrance, Delavaux. Place Dompsin, kiosque. Travaux, rue Thoor, Wallart, Crépin. Poussière grise du remblai. Voies ferrées et raquette, camions. Quais de déchargement et chargement aussi. Écoles Curie et Pasteur et Lamartine. Collèges Jean Zay, Guy Mollet. Lycée Delaunay et Horticole et Jean Prouvé.
Bibliothèque cheminote, et médiathèque. École ménagère, LCP Délivrance et Marais. Maison des citoyens.
Marais, mairie, rue Thénard, immeubles, bâtiments et maisonnettes. Fleurs. Rue de l’égalité. Bus. Métro. Bus. Rue Kuhlman. Écoles Voltaire et Sévigné et Hugo. Bourg, Mitterie, Mont à Camp, Délivrance, Marais. Et la Deûle, un peu plus loin.

Alors, il avance ce film ?

Ce Matin, au Lycée Delaunay. Sonia Delaunay, pas Robert. Intervention dans la cour, à la récré de dix heures, avec Hervé, Dorothée, Camille et Marion. Danse, fil, accordéon. Ça marche bien. On se dit que le lycée Delaunay est agréable et beau, ni trop grand ni trop petit. En rentrant, on a vu le marché, on s’est souvenu que le marché, c’est mercredi. On est allé y faire un saut et quelques danses. Tout le monde nous reconnaît.
Une passante : Ah !vous êtes là cette semaine ?
La marchande de légume : Alors, il avance ce film ?
Oui, oui, il avance, nos camarades font les montages en ce moment !
L’ambiance est tellement agréable, les gens nous accueillent si chaleureusement, nous reconnaissent, nous parlent des portraits de la semaine dernière, applaudissent à la danse, tant et tant qu’on se dit que ça paraît facile d’être de là, qu’on pourrait s’habituer à ça, être les artistes du marché, venir toutes les semaines parler avec les gens et offrir des petits moments de danse, de musique, des portraits, ou toute autre action artistique. Et ça rejoint cette idée – dont on a déjà parlé – qu’être artiste ne devrait pas être un statut d’exception, et qu’au même titre que le marchand de légume ou la boucherie chevaline, on ferait notre marché en inventant des moments partagés.

l'éducation n'est pas neutre, elle est politique

Anaïg et Anthony, de la Scop du Pavé, nous on laissé quelques documents que l’on prend plaisir à feuilleter et à citer ici :

L’éducation n’est pas neutre, elle est politique. Aucune éducation ne peut se prétendre neutre, toute éducation relève d’intentions même si elles sont plus ou moins conscientes.

L’éducation populaire passe par la confiance, critique, organisée, rigoureuse, dans les savoirs populaire (contrairement aux savoirs officiels, dominants, prédéterminés).

Mon métier d’éducatrice populaire consiste, à mon sens, à accompagner les individus avec lesquels je travaille, à s’émanciper des contraintes d’un cadre opprimant, qu’il soit économique, professionnel, institutionnel, social ou familial et qui empêcherait l’accès à des choix pris en conscience et respectant chaque individualité au sein d’un groupe organisé. Émancipation permettant la transformation des pratiques et des systèmes.
Pour ce faire, différentes méthodes sont indispensables à mettre en œuvre. Instaurer des espaces permettant la libération d’expression, l’analyse, la délibération et l’arbitrage des contradictions qui traversent les groupes avec lesquels nous travaillons. Également, la conscientisation comme préalable à toutes actions de transformation, la réappropriation du politique (sous toute ses formes : institutionnelles, professionnelles, économiques, sociales, familiales…) en tant qu’objet pouvant être soumit à la critique. Et pour finir donner les clés de compréhension et d’analyse permettant l’accession à une vision globale des systèmes et de leurs interactions et la place et l’importance laissées aux individus et aux groupes dans ces systèmes.
(Anaïg, in le parcours de « ré-inclusion » des personnes incarcérées.)