la société du spectacle dans les villes nouvelles

Porte-à-porte de l’après midi. Encore un bel accueil et de si beaux portraits.
Un homme, qui ne veut pas être filmé, nous dit : vous allez aller à la manif au moins ?
Puis il nous parle de Radio Libertaire, de la société du spectacle de Guy Debord. Il dit que tout est transformé en spectacle, de la politique à la vie privée. Qu’on fait tout à la manière des Etats-Unis, qu’on a même adopté cette attitude étatsunienne qui consiste à dire tout va bien, à montrer une belle image, même quand tout va mal. Il dit les villes nouvelles sont emblématiques de ça. Elles donnent l’image du « tout va bien », une image d’un équilibre social qui est sur-joué, parce que tout ne va pas bien, par exemple, quand des gens se suicident sur leur lieu de travail, chez Renault, et que personne ne juge bon d’en parler dans les journaux municipaux. Tout ne va pas bien quand tout tourne autour de la consommation et plus rien autour de l’humain.

c'est clean

Didier vient d’arriver. Il a rejoint l’équipe des veilleurs. Dorothée est là aussi avec Bérénice qui va la remplacer pour la veillée de Guyancourt. Malika leur a mis a disposition la salle polyvalente de la maison de quartier pour qu’elles puissent répéter l’adage et le quintet et aussi le petit solo de Dorothée sur les images des portraits avec citations. Dorothée part pour quelques jours à Dubaï. Quand t’arrives à la gare nous dit Didier, t’as pas la perception d’une ville en premier. Tu vois le théâtre puis… en arrivant ici un petit plan d’eau devant la maison de quartier et les portes avec alarmes marqué dessus.  On se demande si  ce qu’on va découvrir correspond à ce qu’on a imaginé. On ne s’en rend compte que lorsqu’on y est vraiment… Ce côté convivial avec cette petite boulangerie au coin. Là où il y a des magasins il y a la vie…. C’est clean.

Isabella Graelsia

En porte-à-porte ce matin, Jérémie et Flora ont rencontré une dame qui habite dans le quartier depuis plus de vingt ans. Dans le temps, elle travaillait dans la recherche, sur les papillons. Elle élevait des papillons pour les étudier, depuis la larve jusqu’à l’envol. Elle raconte Il y a des gens qui venaient du monde entier. Je me souviens d’américains qui sont venus faire un film. J’étais dans la serre avec des centaines de papillons posés sur moi. j’ai eu un succès fou !
Elle nous parle d’Isabella Graelsia, un beau papillon du sud, qu’elle aime particulièrement.

écrivains publics

On a rencontré ce matin deux écrivains publics, Richard H. et  Kathia B. Ils ont une permanence dans les différentes maisons de quartiers. Il reçoivent des gens pour qui ils rédigent des C.V, des lettres de motivations ou autres courriers administratifs. Ils rédigent mais ne font pas les démarches à la place des gens. Ils travaillent pour des populations diverses. Les écrivains publics sont bénévoles. Ils pensent qu’en tant qu’habitants du quartier il est absolument nécessaire d’agir sur la ville. Kathia B. est engagée aussi dans l’association Bouche et Cœur. Distribution de colis pour les gens qui sont dans la précarité. Ils rencontrent tous deux énormément de gens. Il se crée alors un vrai lien social et un rapport de confiance.

de Renoir à Olympe de Gouge, en passant par l'arithmétique

Passer par les rues d’artistes, derrière Renoir, Cézanne, Toulouse-Lautrec, tourner à droite à Degas, avant le rond point Bonnard, à gauche à Matisse, et voilà la forêt. Il y a le fort en rondins de bois du Centre de loisirs Valadon. Dans les sous-bois, un chat dort sur une souche. Puis c’est un parc, peu à peu. Le campus, les jardins, les fontaines asséchées pour l’hiver. Passage de la théologie, allée de l’astronomie, de la musique, de l’arithmétique, place de la géométrie, de la médecine, de la dialectique. Les commerces, à la frontière de Montigny-le-Bretonneux, et puis en remontant vers la gare, les jardins du parc, la place de la république avec la poste de l’autre côté de la route, et le mail des saules à l’heure où les enfants sortent de l’école. Autour du mail des saules, il y a la place de la révolution, la place de la fraternité, la rue des droits de l’homme, la rue Salvador Allende et la rue Olympe de Gouge.

on fait connaissance

La Batterie est ancien site militaire transformé en lieu de musique municipal. Trois super studios où tous les gens de toutes générations peuvent s’entrainer à deux euros de l’heure. C’est un lieu très beau et très convivial. Ce soir a lieu le concert de la St Patrick.

Il y a un ensemble architectural qui s’appelle les Solaires. C’est un quartier auto géré. Les habitants de ce quartier ont voulu créer le village à la ville. Le quartier est géré en communauté, par  tout le monde. On a rencontré la responsable de l’atelier scrap booking qui habite cet ensemble. Par ailleurs elle participe à de nombreuses activités de la maison de quartier et en particulier à la préparation du défilé du carnaval qui aura lieu début avril.

jeudi c'est la grève

On n’a pas pu s’empêcher de distribuer des tracts dans les boîtes à lettres entre l’endroit où on a garé la voiture et la maison de quartier  A. Renoir. Ce matin nous avons fait la connaissance des animateurs qui travaillent ici. On s’est posé la question de la grève du 19 mars. On a des rendez vous ce jour là avec des gens du quartier mais on va aller tout de même à la manifestation à Paris. Quelqu’un va assurer les rendez vous et les autres iront manifester. On dira aux gens qu’on est en grève mais qu’on assure tout de même les rendez vous. Parce qu’on ne peut pas ne pas aller manifester. Ce sera l’occasion d’une discussion autour de la grève avec les gens qu’on va rencontrer.

Martine est partie à la Batterie, pôle musique de Guyancourt, concert studio, école de musique, rap, chanson, rock, classique, reggae… Elle y rencontre la chargée de communication. La Batterie accueille des artistes en résidence. A 11H Flora et Guy ont rendez vous avec Mme  Amhert qui s’occupe du scrap booking à la maison de quartier. Jérémie est partie s’imprégner du quartier avec sa caméra.