pou'des morues ou des z'harengs

Pendant la pause, on parle du carnaval. On écoute des chansons sur internet. On aime bien celle là, chantée par les Prouts, Putain d’Islande :

Depuis 3 jours t’es déguisé,
t’es maquillé et t’as picolé
Te v’la à c’t’heure su’l’point d’parti’
Cap sur l’Islande Mort aux flétans!
Tu vas laisser femmes et enfants,
et p’t’ête mourir, là bas su’les bancs
pou’des morues ou des z’harengs
Va! dans la bande , pense qu’au présent.

il y a

Il y a Martine qui a des vagues à la place des yeux. Il y a les petits oiseaux de mer qui marchent en faisant tchiquitic. Il y a la Présidente qui va venir deux fois. Il y a Matthieu D. qui vient d’arriver. Il y a Joris rouge training et noir et blanc habit de lumière. Il y a les délicieuses nougatines du catering. Il n’y en a plus. Il y a Sabine qui vient de faire les courses pour les lycéens qu’on attend. Angellier. Il y a Martine à la porte et la porte ouverte. Il y a les articles du blog, les photos, depuis hier. Il y a la visite de la salle de la concorde, ce matin. Il y a le ciel, le soleil et la mer. Il la mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs. Il y a la marée que j’ai dans le cœur. Qui me remonte comme un signe, et la plage de Malo-Bray-les-dunes. Il y a le cirque Maximum, et les tigres blancs. Il y a le passage de Maggie, hier, qui a tout juste eu trente ans. Il y a l’ordinateur tout bien emballé de Véronique. Il y a un article dans la voix du nord, et Guy de face, et Jérémie de dos. Il y a le pote de Sénèque qui mange des petits silex. Il y a Martine qui a acheté le journal de Lutte Ouvrière. Faut que ça se sache, dit Didier. Parce qu’il y a les blagues de Didier. Il y a le filage et le très beau passage des femmes de la maison pour tous de Leffrinckoucke qui évoquent les problèmes de l’amiante. Il y a une cheminée qui crache le feu sur la plage. Il y a Khadafi qui est mort, il y a les photos de la mort de Khadafi. Trop de photos de la mort de Khadafi. Trop de photo de la mort, on se dit. Il y a les discussions sur tout ça.

premier jour de représentation de la veillée

Jour de représentation de la Veillée. A 20h. A la maison de quartier du méridien à Malo. On va faire une répétition cet après midi. Ce matin Guy, Jérémie et Sabine sont allés visiter la salle Concorde à Petite Synthe. La salle est gigantesque. C’est pour le retour sur.. Ce qu’on va faire au mois d’avril, après les Instantanés dans les lycées dunkerquois. On a donc visité la salle de fond en comble pour repérer les endroits où pourraient avoir lieu nos différentes activités artistiques avec les lycéens regroupés des trois lycées. Et on a imaginé transformer la salle pour la diffusion du film spectacle en fin de journée. On va jouer à l’envers. Les spectateurs seront sur le plateau et l’écran dans la salle. Cela aura lieu en avril. Aujourd’hui on se prépare à accueillir les gens pour la Veillée de Dunkerque. Réalisée avec et pour les habitants sur les quartiers de Rosendaël, Tente Verte, Malo et Leffrinckoucke.

la matrice

C’est aujourd’hui déjà la première représentation. A 20 heures. Et c’est déjà plein. Mais il reste des places pour demain. On va faire plusieurs filages avant la représentation de ce soir. Au deuxième filage, on attend les danseurs et danseuses du lycée Angellier qui nous rejoignent pour danser l’adage. Il est presque 14 heures. Echauffements, derniers réglages lumières. A 14heures30, on attaque. Echauffements c’est important. Ne pas se blesser. Quand on est acrobate ou danseur. On peut se blesser n’importe où et n’importe comment. Des blessures les plus classiques aux plus surprenantes. Il y en a plusieurs ici qui se sont abîmé les matrices des ongles, c’est dire. Prendre soin de soi et des autres. Echauffements. C’est un moment de passage au plateau. Un tout début de mise en route, concentration, avant la répétition à proprement parler.

les sur-impressions

Premier filage, quand les danses et acrobaties des images – dans la ville, dans les écoles, dans les collèges, les commerces, et tout – rejoignent celles du plateau. Quand les danses et les acrobaties sur scène viennent en surimpression sur les images de la ville. Quand le récit au quotidien de notre journal-blog devient récit du passage dans la ville, récit de nos bouts de vies ici, et que s’y sur-imprime la litanie de notre engagement.
Aujourd’hui on a parlé un peu de palimpseste. C’est un beau mot. On le voit dans la Veillée. Dans ce premier filage. Les couches de vécu en pelures d’oignons, superposées, et l’une qui s’ouvre pour laisser entrevoir l’autre. Pour que le regard qui veut bien s’y glisser puisse y faire son chemin.