En musique

On embarque dans l’auto ce matin avec Maggie et Martine. On travaille dans Beauport depuis maintenant plus de d’une semaine et aujourd’hui, on sort du quartier pour aller rencontrer Gilbert Jalbert. Il est accordéoniste, pianiste, chanteur, grand-père de deux filles rencontrées, il y a deux jours au tourbillon. Pour notre venue, il s’est fait beau, comme un soir de concert. Coiffé de son chapeau melon, il nous explique les morceaux qu’il s’apprête à interpréter : un quadrille, La marche du marchand de fruits d’Alfred Montmarquette, La valse à Levis, Il n’y a pas de plus belles chansons que celles de chez nous.

La petite salle, aménagée dans la cave, est un véritable studio, on voit de vielles photos au mur et quatre accordéons posés sur un grand piano en bois. Le quadrille nous fait bouger la tête. Gilbert, est tout sourire quand il nous explique les pas : « La femme traverse, l’homme attend, ça swingue puis ça galope ».

La valse est belle, très belle. Maggie se lève et on danse toutes les deux comme si c’était un soir de bal. Gilbert finit par une chanson, Est-ce que tu m’aimes? de Roger Miron.

Nous en tout cas, on aime sa musique et la joie de vivre qu’il communique. S’il joue ces mélodies aujourd’hui, c’est grâce à son oncle qui l’a amené au cercle des raquetteurs Frontenac un soir alors qu’il avait 15 ans. Son père ne l’a su que bien après…

On repart de l’Ile d’Orléans en regardant le paysage défiler par la fenêtre, il est l’heure de regagner Beauport et la terre ferme. On se dit pourtant qu’on habiterait bien dans une de ces petites maisons sur le bord du chemin.

Club l’âge d’or

RDV 13H, au club, derrière l’église de Courville, où nous sommes allés dimanche, danser la valse ; d’ailleurs dès que l’on arrive, des citoyens nous reconnaissent. Une dame vient vers nous en disant à Marie : ma danseuse préférée ! Ils sont divisés par groupes, d’un côté les joueurs de cartes (dont on sait qu’il ne sert à rien de trop les déranger), d’un autre, les joueurs de pétanque, et à l’autre bout de la salle, le baseball poche. Daniel présente le projet, et on se dit que l’on va essayer de lire les « il y a  » écrits tous ensemble, pendant la semaine. On commence avec Geneviève et Marie à lire ces textes à une dame, et tout est prétexte à discussion. Au final, on ne lit que quelques lignes, et on entre dans une grande conversation sur son petit fils qui étudie à Paris Créteil. Il veut devenir traducteur. Sa fille, aussi, est à Paris actuellement. Elle est contente que nous lui proposions une valse. J’ai beaucoup dansé en étant jeune, puis quand j’ai rencontré son mari. Plus du tout,  par la suite, je n’ai pas dansé depuis.
On a renoncé à lire nos textes, et on est allé de groupe en groupe, on s’est mis à parler à tout le monde, à essayer de comprendre comment fonctionnait les jeux. On a joué à la pétanque ! et les danseuses ont proposé leur « danse de salon » qui a encore fait un carton ! les gens sourient et applaudissent à tout rompre, et la VALSE commence ! Beaucoup de monde se lance dans la danse, la piste est bien remplie, et les filles passent de partenaires en partenaires. Ensuite, Daniel et les danseuses, Geneviève, Maryse et Léa ont improvisé sur la valse à mille temps de Jacques Brel. Et on s’est quitté là-dessus. Après un moment de danse magique.

Ici, on soutient le communautaire

En regardant l’ensemble des entretiens filmés, on se disait qu’il fait bon vivre à Beauport. Qu’il y a une sacrée diversité et plein de possibilités de s’engager à tous les niveaux. Et on a compris ce qu’on a pu nous dire ici où là ; sur le plan communautaire (associatif), les québécois sont très en avance sur les français. C’est plus efficace et plus pertinent. Les citoyens (au sein de leur communauté) communique en réseau avec les autres membres des différentes communautés et les propositions sont écoutées. Les demandes qui sont formulées par les citoyens sont pris en compte et suivies d’effets. La plupart du temps. Le communautaire a une place importante dans la vie sociale. On a entendu dire que l’austérité pourrait provoquer un dis-fonctionnement économique et structurel fatal pour les différentes communautés.