Il y a…

Il y a plusieurs bâtiments sur plusieurs villes

Il y a des ramasseuses, des conseillères, des modélistes…

Il y a les « petites mains » de la Martinoire

Il y a des camions verts

Il y avaient des bus bleus

Il y a un gros catalogue qui se décline maintenant en plusieurs petits catalogues

Il y a la collection printemps/été 2015 qui arrive

Il y a le local syndical à Roubaix

Il y a la vieille maison vide

Il y a des open-spaces dans les bureaux de Roubaix

Il y a les pass visiteurs qu’il faut prendre quand on rentre à la Redoute

Il y a des archives à n’en plus finir

Il y a les catalogues vintage que Nora nous a ramené

Il y a les fous-rires des salariées de la Martinoire

Il y a de bons souvenirs

Il y a des reconversions diverses, de nouveaux horizons qui s’ouvrent

Il y a des affiches qui nous proposent de se détendre en blanc

D’autres qui nous parlent du bonheur des femmes à mettre des jupes tulipe

Il y a le slogan ‘Tout est permis » mais pas toujours, visiblement

Il y aura Robin Renucci dans la salle

Il y aura Guy Alloucherie dans l’avion

Il y a  les tactiques de Coralie pour calmer les clients « virulents »

Il y a les petites galettes de Nora

Effervescence au QG suite à une livraison des catalogues

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Pour une séquence du film-spectacle de la veillée, Jérémie voudrait filmer des pages de catalogues. Alors on appelle Nora, pour voir si elle pourrait nous prêter quelques catalogues. Une demi-heure plus tard, elle arrive au QG avec des dizaines de catalogues. C’est immédiat, c’est l’effervescence. On voyage dans le temps, chacun de souvient de tel pull ou de tel maillot. « Regarde ça. » On voyage dans le temps, les années 80 ans ont un grand succès, un régal. Et puis, les pages des jouets : « Moi, cette machine à imprimer, qu’on tourne avec une manivelle, je l’ai jamais eue, j’aurais tellement aimé. J’ai eu la machine à faire des glaces à la place, un peu décevant. » « Ah, les G.I.-Joe, je l’avais eu celui-là. » « Ah, les garages pour les petites voitures. Oh, le bateau pirates Playmobil. »
Une effervescence qui a du mal à redescendre.

Les Redoutables

Les Redoutables, c’est un mouvement hors-syndicats. Un mouvement regroupant des syndiqués et gens des non-syndiqués, regroupant des salariés qui se sont dit que tout le monde pouvait décider et pas seulement les gens syndiqués. Ça a permis à des personnes qui ne s’exprimaient jamais de prendre la parole et même parfois de prendre la tête du mouvement et de ne plus lâcher la lutte. C’est un groupe de 150 à 200 personnes, ils sont quasiment tous de la Martinoire et se connaissent bien : pour la plupart, ils ont déjà lutté lors du plan de licenciement de 2008. Les Redoutables se positionnent comme des prolétaires exploités et volés par un patron multimilliardaire. « Nous, on n’a pas de diplômes comme eux (en montrant les cadres) pour se reclasser. L’école ne nous a pas donné cette opportunité. » déclarera une salariée déterminée à aller jusqu’au bout, pendant les grèves d’octobre 2013 à mars 2014.
Mais après, il y a eu le jeudi 20 mars 2014, le vendredi 21, le week-end du 22-23 et la signature le 24. Les syndicats n’ont fait qu’accompagner le plan social, alors que le réseau des Redoutables perdure et soulève les questions de rapports de dominations.