La Veillée des Veillées de Dunkerque
Loïc à Jean Bart

Beaux comme un adage
Viviane et Nadia à la maison de quartier Soubise
Dunkerque, capitale de la culture
À la maison de quartier Soubise Nadia nous dit: « J’ai l’opportunité de partir habiter très loin mais j’hésite, j’ai peur de quitter Dunkerque, j’y ai toutes mes attaches culturelles et je ne retrouverai jamais ça ailleurs. On a une chance inouïe ici, des opportunités formidables. Le Bateau feu en promenade à permis des rencontres extraordinaires, cette ville est bouillonnante de culture et on y réfléchit à deux fois avant de partir. »
Mimi la sirène
Come prima tu me donnes tant de joie
On continue à parler avec les femmes de la commission culture. Depuis 10 ans, elles ont participé à divers projets et rencontré beaucoup d’artistes. Elles ont voyagé aussi, à travers des échanges culturels avec l’Angleterre ou l’Allemagne. L’année dernière, la compagnie La Sybille est intervenue à la maison de quartier dans le cadre du Bateau feu en promenade. Sylvie Reteuna , metteur en scène et Kate France, vidéaste, ont inventé le projet « Chants d’amour ». Plusieurs participants devaient choisir leur chanson d’amour et la mettre en scène. Les chansons étant parlées mais pas chantées. On a regardé le DVD ce soir avec Martine et Maggie, blotties dans les confortables canapés de notre gîte et on a été très émues. Mimi nous avait raconté sa performance et on avait hâte de la découvrir: « Alors, ce qu’il faut savoir déjà c’est qu’on a loué le bateau Texel rien que pour moi! Ma chanson c’était Je veux t’aimer et j’étais sur le bateau déguisée en sirène, avec tous les petits jeunes hommes de l’école des beaux arts habillés en marins. Ils caressaient ma queue de sirène, mais en tout bien tout honneur hein! Après on a chanté Santiano et on est tous allé boire une bonne bière au café du coin. » Christiane, elle, a choisi Come Prima, une déclaration à son mari décédé, la mise en scène est magnifique, et nous les filles au gîte, on a pleuré.
Hollywood-Soubise
On a parlé d’éducation populaire, encore
Cet après-midi, on rencontre les membres de la commission culture de la maison de quartier Soubise, des femmes uniquement. Il y a Nadia, Viviane, Mimi, Andréa, Noëlle, Catherine et Christiane. Elles participent à tous les projets artistiques proposés à la maison de quartier et donc également à l’élaboration de projet au sein de la commission.
Chantal, la directrice de la maison entame la réunion en énumérant les actions artistiques à venir dans le cadre de Dunkerque, capitale régionale de la culture, elles sont partantes pour tout. Elles évoquent aussi le sort de la chorale Soubise qui leur tient particulièrement à coeur, elles sont en effet quatre à y participer. Elles chantent principalement des chansons de guinguette et se produisent dans le cadre des fêtes de quartier ou du « Printemps des poètes ».
On reste ensuite deux heures à parler de culture, d’art, de tous les projets auxquels elles ont participé. Viviane prend la parole en premier, elle est l’ancienne présidente de la maison de quartier et l’initiatrice de la commission. « L’idée, c’est de relancer le lien intergénérationnel. À travers l’art, tout est chamboulé, le regard perçu entre adultes et enfants, anciens et adolescents. on échange, on construit ensemble un projet artistique. Ça transforme la vie des gens. On est étonné de savoir faire des choses dont on se croyait incapables. Et puis plus on fait des choses, plus on a envie d’en faire. On peut apporter des choses à travers la culture à toute la maison de quartier, moi je tiens à l’éducation populaire, au fait de désacraliser la culture, qu’elle ne fasse plus peur. Je suis une ancienne infirmière donc ça va je connais la pyramide de Maslow, que tant que les besoins primaires ne sont pas assouvis, il ne peut y avoir de place pour autre chose. et bien si! L’art permet de s’extraire du quotidien, de le sublimer, de se sublimer. »
On leur demande à toutes: « Alors pour vous, la culture est accessible à tous? » « Non! »répondent-elles en coeur.Nadia enchaîne; « Non, elle ne l’est pas, pourtant ça devrait être le cas dès l’école, mais ça ne l’est pas, et je parle en connaissance de cause, je suis une ancienne enseignante. Moi j’avais déjà un bagage culturel familial. Et puis je suis artiste, je le revendique, je participe à quatre ateliers d’écriture dans quatre maisons de quartier différentes. Il n’y a plus que les maisons de quartier je pense qui peuvent porter des projets culturels accessibles à tous ». Catherine rebondit: « Moi par exemple, je n’ai pas ce bagage culturel et encore maintenant, même si je me sens profondément attirée par l’art, je me dis qu’il y a plus important à faire. Comme si tout ce qui n’était pas alimentaire était à bannir. Parfois, je vous jure, je me dis: tu ne devrais pas lire ce livre, tu devrais faire du repassage par exemple. »
au Noordover, un poisson

