la grande table

Tous les midis on mange au Relais du Leff. Un menu ouvrier à 11 €.  Tout le monde est aux petits soins avec nous. Notre table (la même) nous attend au fond du restaurant, au premier étage. On y arrive vers 12h45 et c’est l’occasion pour des personnes d’Itinéraire Bis ou du réseau au fil de l’eau ou des élus de la commune et de la communauté de communes de se joindre à nous pour partager le repas du midi. Dimanche soir on a commandé des pizzas à la pizzeria, 19 place de la République, chez des gens qu’on avait rencontrés le matin avec Marie pendant notre quête de portraits chinois. On demande aux gens, et si Châtelaudren était une recette de cuisine ? Et si Châtelaudren était une chanson ou une musique ? A la Pizzeria le patron nous a répondu Ummaguma des Pink Floyd. Faut dire qu’il est adepte des Floyd et qu’il a assisté à leur dernier concert à Paris. David Gilmour n’a fait qu’une ou deux apparitions sur quelques uns de leurs célèbres morceaux : Money, Wish you were here, Meedle, Syruis, Run Rabbit Run… Au Relais du Leff il y a un monde fou tous les midis. On a interviewé les patrons et Mélinda qui travaille dans ce restaurant tous les midis. Les soirs de semaine, on est servi dans notre local du Petit Echo de La Mode par un traiteur-restaurateur de Plélo.

au marché de Châtelaudren

On est allé au marché ce matin. On a fait une douzaine de portraits-citations. On a fait un étalage de citations. On est allé au devant des passants pour leur parler et leur dire qui on est et ce qu’on fait là. Et on leur a proposé une citation. On leur a proposé de poser avec une citation imprimée ou de dire une citation à la caméra. Il s’agit de deux séquences différentes que l’on va retrouver dans le film. Les citations dites à la caméra composent la dernière séquence du film spectacle  (sur une musique de Angelo Badalamonti). On est resté plusieurs heures sur le marché. Fatiha nous a rejoints ce matin, avec Hassan. Tout le monde a dansé sur le marché. C’est une première pour Fatiha. Après la danse sur le marché, Jérémie a emmené Fatiha et Hassan sur les toits de l’usine du Petit Echo de la Mode. Ils ont dansé au milieu des ouvriers couvreurs qui changent les ardoises qui couvrent l’immeuble. Ce matin ce fut aussi l’occasion d’une autre première puisqu’on a dansé un adage-buto qui a marqué la fin du marché, alors que les cloches de l’église sonnaient à toute volée. On a parlé de notre action et du film fait avec et pour les habitants de Chatelaudren avec des dizaines et des dizaines de personnes.

un second morceau de la chapelle rouge

La maison la plus ancienne du village date de 1578. C’est la maison du prieur dont la sépulture se trouve à l’intérieur de la chapelle rouge. Yvon nous fait remarquer sur un tableau la présence de corbeaux qui représentent le mal, du raisin qui représente le bien par son jus rouge en référence au sang du Christ. Et des escargots qui signifient la vie car ils sont hermaphrodites. Près de l’autel se trouve un siège en bois qui date du 16ème siècle, sculpté de fleur de lys (la royauté) et d’ hermine (La Bretagne). La Bretagne a été rattachée à la France en 1532. L’autel de la chapelle rouge est totalement disproportionné. Il est couvert de 8000 feuilles d’or. Derrière l’autel il y a un vitrail dans lequel se découpent un trèfle à trois feuilles et deux trèfles à quatre feuilles. Les anglais ont beaucoup travaillé à la construction des chapelles bretonnes. En particulier l’école de Nottingham. Du côté de la chapelle réservé à sainte Marguerite, des nobles sont enterrés sous d’énormes pierres de granit. Noblesse d’Avenbourg. Gilles Jean Marie Roland Barazère de Kermorvan y est inhumé. Il fut le premier officier à se rallier au général Washington lors de la guerre d’indépendance de l’Amérique. A la même époque que La Fayette. C’est peut être de là que provient le nom du village contigu à Chatelaudren, Mississipi. Mais c’est au général de La Rouerie, noble rennais que revient le mérite d’avoir le plus ardemment combattu aux côtés des Américains contre les Anglais. Au dessus de l’autel et de la chapelle du côté de Ste Marguerite, des peintures recouvrent toute la surface du plafond. La dominante est rouge. Les peintures se succèdent magnifiquement pour raconter le martyr de Ste Marguerite et d’autres histoires cruelles…

Il y a

À  Châtelaudren, il y a un étang. Il y a un dragon dans l’étang qui s’appelle Nillo. Il y a Yvon. Il y a une chapelle rouge. Il y a Le cocq sportif. Il y a Joëlle qui aime les gens du nord. Il y a Nathan et Théo qui sont des beaux gosses. Il y a le Mississipi. Il y a Plouagat de l’autre côté de la rivière. Il y a des Gallos. Il y a des Bretons. Il y a des Guyomard. Il y a des Olivo. Il y a une école de voile. Il y a Kilian. Il y a le petit écho de la mode. Il y a Vanessa. Il y a Jean-Marc. Il y a l’entreprise Le Du. Il y a un quartier latin. Il y a une laverie bio. Il y avait un château. Il y a les pierres de l’ancien château qui sont un escalier maintenant. Il y a Melinda. Il y avait le pardon de Brest. Il y a le Leff. Il y a eu le déluge. Il y a Philippe. Il y a des oies à tête barrée sur l’étang. Il y a des optimistes. Il y a des galettes saucisses tous les vendredis. Il y a les boules de noël du cellier. Il y a un collège sans chauffage. Il y a une cascade.  Il y a un chantier communautaire. Il y a le printemps qui n’arrive pas. Il y a des didgeridoos. Il y a une vierge qui se pince le sein. Il y a ceux qui sont d’ici et ceux qui ne le sont pas. Il y a des Bretons mais il n’y a pas que ça.