oui, mais

Parler de la lutte des classes, des ouvriers, des populations, des habitants des quartiers, parler, donner la parole, retranscrire nos rencontres avec les outils de l’art. Faire des spectacles, de la vidéo, des images et des danses pour aborder les questions de lutte de classe, de représentation, de pouvoir dominants et de contre pouvoirs.
Oui mais, douter d’être au bon endroit dans le monde de la culture qui reproduit un schéma de dominant/dominé, avec un artiste tout en haut, un art inaccessible au peuple, des langages indéchiffrables par le commun des mortels.
On nous a dit que la CIA avait investi beaucoup d’argent dans les ministères de la culture, dans notre système culturel, parce que c’est sur ce terrain symbolique qu’est la culture que se joue très clairement la reproduction des idéologies dominantes. On arrête pas de se dire qu’est-ce qu’on fout là ? oui, mais, on dénonce de l’intérieur, oui mais, est-ce qu’on le fait vraiment ? est-ce qu’on est pas la bonne conscience de ce système qui se nourrit de ses opposants ? oui mais que faire d’autre qu’utiliser les outils que l’on maîtrise, que l’on connaît, que l’on sait manipuler ? oui mais ces outils en eux mêmes nous ont été enseignés par ce système ? oui mais cela n’implique pas qu’ils soient inefficaces, oui, mais…

les atomics, les veillées, l'art et le doute

Ça fait déjà un sacré paquet de jours qu’on est là. On est arrivé mercredi dernier. Il y a eu les deux jours de stage et puis aussi samedi pour recoller avec les atomics qu’on avait laissés en avril. Pas facile. Ces trois jours ont fait un chemin sacrément long. On a avancé bien plus que de trois jours, en questions, en doutes, en apprentissage et en fatigue aussi. Mais ce matin lundi on repart de plus belle, avec les questions posées sur la table avec les petites fiches de Guy, les célèbres fiches des créations hvdz. Est-ce que ça a du sens ? quelle place on laisse au doute ? comment modifier notre rapport à la culture ? aux formes culturelles, théâtrales ? est-ce qu’il faut vraiment les modifier ? quoi garder, quoi transformer, quoi jeter ? mettre les fiches sur la table, en écrire des nouvelles, et en mettre de côté, en bas de la pile, en haut de la pile, c’est selon. On va faire les atomics avec toutes ces questions. Créer quelque chose qui parle des veillées, des rencontres, des engagements de terrain, de l’art et du doute.

rien ne finit, on se dit, comme il se doit, tout commence !

Vendredi. Dernier jour du deuxième labo.
Madison et textes le matin. C’est là que Flora atteint (presque) ses limites. Danser en disant des textes. Et puis aussi les essayer à la JR. Avec armes quotidiennes brandies. Nos armes quotidiennes, caméras, pieds de caméra, micros et tout. Danse pour les danseurs, avec les objets. Les lampes, par exemple.
Après-midi impros – comme ce qui suit ou précède selon comment on considère la chronologie du blog – impros, donc, à partir des livres d’art et des réflexions de la nuit. Des conseils de la nuit. C’est encore une journée riche d’expériences. Envie de continuer, mais rien ne finit, tout commence, on se dit, comme il se doit, en partant.

catalogue raisonné avec l'opinel

Catalogue raisonné d’Erwin Wurm / à coup d’opinel, sélectionner des pages et faire exactement ce qui est écrit / avec ce qui traîne au plateau / tête dans une caisse contre le mur / compter jusqu’à soixante / one minute sculpture / contorsion dans un col roulé moulant / compter jusqu’à soixante / la tête sur une balle de jonglage / on dirait un poulet / en barquette / soixante / la tête dans le bol / le bol est plein de sang / jusqu’à soixante.