15h30 au Palace à Béthune

Hier on a répété comme des malades. Ça n’est jamais facile de rajouter des nouvelles séquences à un spectacle qui est déjà sur ses rails. On a des gros problèmes de son. On utilise beaucoup de H.F et c’est compliqué à régler. Pourtant on a travaillé toute la journée. Mais il faut prendre en compte que c’est un spectacle qu’on a répété en quelques courtes semaines… On a fini tard et commencé tôt. Et aujourd’hui le rendez vous est fixé à 15H30 au Palace. On joue à 20h. On joue tous les soirs à 20h. On a pris plaisir à se retrouver en cette belle journée de printemps. On a vu un bruant jaune, un oiseau qui annonce le printemps. Bien avant les hirondelles.

le Palace (5)

Semaine béthunoise pour les Atomics. Chez Thierry Roisin, le maître des lieux. Thierry Roisin est arrivé en juin 2004. Il a pris la succession d’ Agathe Alexis et Alain Barsacq. Qui avait pris la succession de Jean Louis Marin Barbaz. J.L Barbaz a été le premier directeur du C.D.N de Béthune. Juste après sa création par Jack Lang. Il avait mis en scène Jules César de William Shakespeare avec Cyril Robichez dans le rôle titre. Et on jouait avec Eric Lacascade deux soldats de l’armée romaine. On nous avait promis une augmentation de quelques centaines de sesterces si on gagnait la guerre. On a pris des cours de combat à l’épée. Je combattais avec Jacques Motte du théâtre du Prato. On a joué le spectacle à Maubeuge. On partageait  la même chambre avec Eric Lacascade pour faire des économies sur les défraiements. On a joué à Pau  dans la cour du château de Henri IV. Pour un festival organisé par Roger Hanin. C’est la première fois que je prenais l’avion. Pour le spectacle on avait exigé d’être engagés tous les deux. A l’époque on venait juste de créer « Chez Panique ». A la Clef des Champs à Faches Thumesnil au milieu d’une portée de petits chiens qu’on avait tous appelés par des noms de grands metteurs en scène. Chéreau, Planchon, Vitez, Mnouchkine…

Hier deuxième à Mulhouse. Ce matin, on reprend la route. Le spectacle est plutôt bien reçu. En route. Il est tard. On va rater le train. Le camion est parti dans la nuit. On travaille avec le même transporteur depuis les Sublimes qu’on a créés en 2003. Début 2003. Prochaine étape, Béthune. Le Palace. Merci la Filature!

le succès de Jamel

Jamel a beaucoup de succès. Juste avec cet extrait du long interview qu’on avait fait il y a déjà plusieurs années, quand on l’avait rencontré à Tremblay, il fait rire toute la salle. Il raconte si bien et avec tellement d’humour.
On avait rencontré Jamel – on s’est souvenu de ça hier – au cours d’une réunion où il était questions de re-décorer des cages d’immeubles HLM de Tremblay. Il y avait là des travailleurs sociaux, les représentants du bailleurs, plusieurs graffeurs, dont Jamel, et puis nous, qui étions venus filmer. Il y avait aussi Watson, le musicien hip hop. On se souvient que la réunion avait été très houleuse. On se souvient que Jamel avait interpellé les travailleurs sociaux et le bailleur sur ce projets, quand ceux-ci prétendaient que l’intervention des graffeurs devaient se faire en douceur et qu’ils étaient chargés de faire accepter le projet aux habitants. Jamel avait très bien argumenté, en substance, et selon notre souvenir, il disait : Vous voulez qu’on fasse du lien social ou du graff ? Nous, notre job, c’est le graff, vous c’est le lien social ! Ne nous mettez pas déjà sur le dos l’échec de nos fresque : si elles sont saccagées, taguées, abîmées, on n’en sera pas responsables ! La responsabilité vous revient, parce que si vous ne réglez pas les problèmes de loyer, de cafard, de charges, les gens continuerons à abîmer les locaux collectifs, même si on a graffé dedans. Nous demander de prendre la responsabilité de créer un lien social avec de la peinture dans un lieu où vous entretenez la misère et le mal-être, c’est mission impossible !
On avait aimé la pertinence de Jamel, sa lucidité, et on lui avait demandé s’il voulait bien faire un interview. On était allé le voir au stade où il graffait. C’est cet interview qu’on diffuse dans les atomics et qui a tant de succès.