le week-end

On a fait un filage plus tôt parce que Julien devait partir plus tôt, avec sa corde, pour aller au cirque Phénix, cet immense chapiteau, balancer pour un spectacle qui regroupe de très très nombreux artistes, réunis pour récolter des fonds pour ouvrir une école de cirque en Guinée.
Charlotte est partie hier soir pour rejoindre le Cheptel Aleïkoum et la fanfare Circa Tsuïca pour planter un chapiteau à Villetaneuse, dans le cadre d’une opération avec l’université Paris 13. Le week-end est là, ou presque.
Hervé et Dorothée répètent leur duo sous les regards et conseils de Matthieu, Joris, Howard et Marie. Guy, Didier, Jérémie et Martine revoient un peu la conduite. Ce qu’il y a à changer.
Ce week-end, on va tous voir la compagnie Un loup pour l’homme qui joue son nouveau spectacle intitulé Face Nord, à Douai, à l’Hippodrome.
C’est un week-end qui commence tôt, c’est vrai, mais faut dire qu’on a travaillé dimanche dernier et qu’on reprend dimanche matin. On est décalés.

La table nouvelle est arrivée

La table nouvelle est arrivée. Après deux trajets à Emmaüs, après beaucoup de bricolages, équerrage doublage du plateau, couper les croisillons. La table nouvelle est là, phase test. Reste encore le ponçage, aspect, finitions. Phase test : danser sauter dessus taper porter. Ça ira. Romain et Didier ont bien bossé.
on la range en coulisse encore aujourd’hui, mais bientôt, bientôt, la table nouvelle reviendra.

une autre conversation : nous ne sommes pas un problème nous sommes une solution

On a parlé hier aussi de la circulaire Guéant, qui rend quasi impossible aux nouveaux diplômés d’origine étrangère d’avoir un permis de travail en France. Les démarches s’égrènent dans le temps, les promesses d’embauches se délitent, les titres de séjours périment. Jusqu’à devenir sans papier, jusqu’à l’expulsion. On a parlé de l’absurdité d’un système et d’un gouvernement qui cherche par tous les moyens à changer les chiffres et les statistiques en sa faveur et qui bouleverse dramatiquement des vies. Et inversement, on a évoqué cet ami qui a obtenu un titre de séjour qu’il n’avait pas demandé, juste parce qu’il est dans la catégorie « chercheur scientifique ».
Il y a eu une émission radio – Les pieds sur terre, de Sonia Kronlund – où on pouvait entendre des témoignages de jeunes gens qui jamais n’auraient imaginé, après leurs longues études, se retrouver sans papier. Il y a ceux qui choisissent de partir ailleurs, de tenter leur chance dans un pays plus accueillant, ceux qui perdent tout, ceux qui ne savent pas quoi faire, ceux qui ne voient pas d’issue, ceux qui se battent. On pouvait entendre beaucoup de détresse et de colère, et ce slogan, clamé lors d’une manifestation : Nous ne sommes pas un problème nous sommes une solution !

une conversation

J5. Hier on a encore fait des pépites et des râteaux. Il arrive qu’une anecdote mène à une longue conversation sur ci ou ça. hier c’était sur la prison. Sur les expériences d’interventions en prison des uns et des autres. Sur la place qui est faite aux intervenants. Comment les surveillants pénitentiaires accueillent des gens de l’extérieur. Parfois bien, parfois moins bien. Cette conversation a commencé parce qu’on s’est souvenu de notre rencontre en porte à porte, un jour, avec un directeur de prison et sa femme surveillante. On pense aussi à Annaïg, du Pavé, qui a beaucoup réfléchi à ces interventions d’artistes en prison, et qui a un œil très critique là dessus. Sur la posture de l’artiste et ce qu’il vient chercher en prison. Elle nous avait raconté l’histoire d’une artiste qui avait demandé aux détenus, lors d’un atelier créatif, « quelle est votre prison idéale ? ».

à la recherche des costumes

J4. A la recherche de costumes. On commence à se poser la questions des costumes mais les stocks de la compagnie ont bien vécu et l’état des costumes n’est pas reluisant. Les chemises, les pantalons de Base 11/19, les robes et les nuisettes des sublimes… et tout. Ça prend l’humidité dans le local technique, ça a connu la terre, le faux sang, la salissure, la sueur aussi. Les déchirures du cirque et de la danse, les rapiéçages, les retouches. Ici une petite poche pour un micro HF, là le losange pour élargir l’entrejambe, grand écart oblige.
Ici, Atomics, on a un plateau blanc, et malgré les feuilles mortes au sol , éparpillées, c’est plutôt propre. Le vieillissement des costumes qui allait bien pour base 11/19 ne marche pas trop ici. On parle de pantalons de ville, de jogging, de veste de sweat. C’est beau les taches de couleurs unies des tenues d’entraînements sur le fond blanc.