On a parlé hier aussi de la circulaire Guéant, qui rend quasi impossible aux nouveaux diplômés d’origine étrangère d’avoir un permis de travail en France. Les démarches s’égrènent dans le temps, les promesses d’embauches se délitent, les titres de séjours périment. Jusqu’à devenir sans papier, jusqu’à l’expulsion. On a parlé de l’absurdité d’un système et d’un gouvernement qui cherche par tous les moyens à changer les chiffres et les statistiques en sa faveur et qui bouleverse dramatiquement des vies. Et inversement, on a évoqué cet ami qui a obtenu un titre de séjour qu’il n’avait pas demandé, juste parce qu’il est dans la catégorie « chercheur scientifique ».
Il y a eu une émission radio – Les pieds sur terre, de Sonia Kronlund – où on pouvait entendre des témoignages de jeunes gens qui jamais n’auraient imaginé, après leurs longues études, se retrouver sans papier. Il y a ceux qui choisissent de partir ailleurs, de tenter leur chance dans un pays plus accueillant, ceux qui perdent tout, ceux qui ne savent pas quoi faire, ceux qui ne voient pas d’issue, ceux qui se battent. On pouvait entendre beaucoup de détresse et de colère, et ce slogan, clamé lors d’une manifestation : Nous ne sommes pas un problème nous sommes une solution !