la nuit tombe sur Avignon

Dans une demi heure, il fait nuit. Encore cinq représentations et nous aurons terminé notre festival d’Avignon (off) 2014. Aujourd’hui, on a eu une pleine page dans l’Humanité. La salle était comble ce midi (on joue à 13 h). Des spectateurs avaient pris place sur les gradins et des chaises. On a longuement discuté avec deux personnes qui candidatent à la direction de Culture Commune. C’est un travail long et compliqué que de remettre un projet pour une scène nationale en un temps très limité. On a dit que le théâtre devait être toujours en action. Multiplier les ateliers. Qu’il y ait des enfants tout le temps dans le théâtre. Travailler avec les profs, travailler en atelier avec les profs comme le fait Robin Renucci avec son association l’Aria, en Corse. Et avec Ars Industrialis de Bernard Stiegler. Travailler avec les populations environnantes et des équipes d’auteurs-acteurs pour qui ce travail est un réel engagement artistique et politique. Inviter l’université à Culture Commune pour y mener des travaux de recherche et des universités populaires. Préserver la convivialité du lieu et la développer.

A une certaine époque, on allait tous les ans au 140.

Journée de relâche. Mais pas hier. Ni demain. On en a profité pour voir l’ostéopathe et l’opticien. Et lire « Avignon, à vie » de Pascal Rambert. Qu’avait-il besoin d’écrire qu’il déteste le off ? Pourquoi tant de mépris ? Jo Dekmine du théâtre 140 est venu voir « la Brique ». On a joué si souvent au théâtre 140 à Bruxelles, lieu qu’il dirige depuis toujours. Depuis qu’il a accueilli à ses débuts Barbara, Higelin, Rufus, Areski et Fontaine… Il a dans les années 2000 organisé un festival Hvdz avec « Chez Panique » et « C’est pour toi que je fais ça », à Bruxelles. Et puis on s’était un peu perdu de vue. Hier il avait pris place au premier rang, en plein milieu. Quelle émotion de le voir là ! L’orage est passé et a laissé place au Mistral ou à la Tramontane. Je ne sais jamais lequel des deux remonte la vallée du Rhône et lequel la descend.

Galotta à Avignon

Ce coup-là, c’est sûr, ça va dégringoler ! Vers 13h ou 14 h, quand on va jouer, le ciel va s’ouvrir et laisser passer la mer. Demain, c’est relâche. La dernière relâche. Avant de filer jusqu’à la fin du mois de juillet. Je me souviens d’une époque où le festival courrait jusqu’au 4 ou 5 août. Dans les derniers jours du festival, c’était un autre festival, consacré à la danse. Je me souviens de J.C Galotta et d’une série de duos dont j’ai oublié le titre, qui m’avait subjugué. Tous les jours, pour aller au théâtre, j’emprunte exactement le même chemin, comme si c’était immuablement celui-là et pas un autre. Sauf les deux premiers jours où je me suis perdu dans le dédale des magnifiques rues avignonnaises.