Mise en scène de souvenirs de lycée : le sauvetage de téléphone portable.

Ce matin, je suis sorti avec une classe pour filmer une photo de classe dans la cour. J’avais choisi un banc et demandé aux élèves de se mettre en place pour une photo de classe (alors qu’en fait on filmait tout depuis le début). Les filles se sont mises debout sur le banc et des garçons, chahutants, les bousculent un peu pour prendre leur place. Une jeune fille échappe son téléphone portable, qui s’envole, rebondit, puis disparait à travers une grille d’évacuation d’eau.

Tout le monde se regroupe, j’enlève la grille : le téléphone est bien là, 2m50 plus bas, en trois morceaux (batterie, téléphone et cache batterie), reposant sur un tas de feuilles. L’ouverture doit faire 40cm sur 40cm. C’est très exigu. Le garçon responsable de l’accident ne se sent pas concerné, on ne voit pas comment résoudre la situation. Je renvoie les élèves en classe (l’heure  est terminée, ils doivent avoir un autre cours).

Je reste là, au-dessus de l’ouverture, un peu hésitant.

Passe Hervé, un garçon rencontré la veille. On regarde le téléphone, je lui dis qu’il appartient à une jeune fille, il va chercher d’autres personnes.

On réfléchit.  « C’est solide sous les feuilles où tout peut s’affaisser ou s’écrouler ? ». Bonne question. Je déplie le pied de la caméra et je m’en sers de sonde.

C’est solide.

Hervé décide de descendre. La tête la première. Il s’allonge par terre – il glisse un peu vers l’ouverture – on lui tient les jambes.

On arrête, parce qu’il faudrait le tenir par les pieds et ça semble dangereux.

Non. On va le tenir par les mains avec un de ses amis pour le descendre droit.

Ok, il y est.

Une fois disparu, on se rend compte qu’il ne peut pas atteindre le sol avec ses mains, c’est trop étroit. Alors on va le remonter 8 ou 9 fois de suite : il essaie de remonter les différents morceaux du téléphone avec ses pieds. Il remonte le corps du téléphone, mais ne parvient pas à remonter les autres morceaux. On descend donc un autre élève, plus petit, qui arrive à suffisamment plier les jambes pour attraper la batterie et son cache. Il remonte, Hervé assemble le téléphone et va le restituer, en sauveur, à sa propriétaire.

Je rassemble mes affaires,  cours chercher mon appareil photo, cours dans les couloirs parce que je suis en retard pour mon intervention suivante pendant laquelle je propose aux élèves de remettre en scène un de leurs souvenirs qui s’est déroulé dans le lycée.

On photographie une scène où un garçon a bondi sur une table parce qu’un élève avait brandi une araignée devant lui. Et on tombe sur Hervé, qui fait partie de cette classe dont je n’avais qu’un demi groupe en intervention. Alors je lui demande de bien vouloir rejouer le sauvetage du téléphone portable pour en faire une photo.

La voici.

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