toucher les genoux

Sur un banc, dans la cour, à la récré de dix heure, il y a un groupe de lycéen qui regardent Julien. Flora leur dit qu’il y a une compagnie qui prépare un spectacle, qu’ils vont passer dans les classes et faire faire des trucs aux élèves. Il y a un élève qui lui répond que pour participer, il veut bien, mais en acrobatie, ça va être très limité, j’arrive à peine à toucher mes genoux !
C’est pas de l’acrobatie. C’est des textes, des choses dites et interprétées, du théâtre, des images. Un film spectacle qu’on fait tous ensemble.

l'escabeau

A la récréation, Julien a fait des équilibres et quelques lycéens, sur des bancs, ont regardé, pendant que beaucoup d’autres étaient dans le hall, avec Maggie et Arnaud pour faire les portraits citations. Maggie et Arnaud ont inventé un nouveau stratagème parce qu’on manquait encore de pied de caméra. Déjà, au lycée Voltaire de Wingles, c’était un tabouret sur une table qui faisait office de pied de caméra. Et maintenant, à Picasso, c’est un escabeau.
Faut savoir improviser à tout moment.

arrivés à Picasso

On est arrivé à Picasso tôt ce matin. Direct dans les classes pour faire jouer Godot aux élèves, pour les pas-de-couloir – ces portraits en pied dans les longs couloirs – et pour poser les cinq questions.
On demande :

– Est-ce que ça veut dire quelque chose, pour vous, d’être du bassin minier, d’être du Pas-de-Calais ?
– Qu’est-ce que c’est, pour vous, un art engagé, une culture engagée ?
– C’est quoi un artiste ?
– Dans votre lycée, si vous deviez changer quelque chose, vous changeriez quoi ?
– Dans la société, vous changeriez quoi ?

Ils répondent au cinq questions sur un papier et puis on mélange les papiers et ils disent à la caméra une réponse qu’il ont piochée au hasard. Ils disent une réponse qui n’est pas la leur et qu’ils doivent interpréter.