Carnets de route
fonctionnement interne
Faut bien dire qu’on passe beaucoup de temps à se réunir. Ce qui bien sûr est tout à fait normal puisque ça permet d’organiser toutes nos activités; ça concerne le fonctionnement interne de la compagnie et toutes nos interventions extérieures. Hier on s’est vu pour la rédaction du dossier de conventionnement. Bilan des trois années passées et projets pour les trois années à venir. C’est plus facile de regarder ce qu’on a fait que de se projeter dans l’avenir. On ne peut jamais dire ni savoir concrètement ce qu’on va faire. Et on doit avancer le prochain conseil d’administration pour des raisons de je ne sais plus avec le direction régionale des affaires culturelles qui nous demandent de faire des conseils d’administration plus tôt dans l’année. Pour toucher le solde de nos subventions. Avant c’était en juin. Dans les projets on a prévu une phase deux des Atomics. A chaque renouvellement de convention on a en prévision dans l’année qui vient un nouveau spectacle. Cette fois c’est les Atomics, phase deux. Et des Veillées, beaucoup de Veillées. Et d’actions artistiques. Et mille autres spectacles. Dans les Atomics on va rajouter une corde volante et un duo de main à main. Faut du cirque (mais c’est pas sûr) ! L’idée vient tout juste de me traverser l’esprit! Parce qu’on ne va rien lâcher (comme diraient Hassan et Mourad dans leur magnifique spectacle et Renaud Cojo en Ziggy Stardust) !
11
marx
Trouver de la liberté dans la contrainte. Ecrire pour remplir le dossier de convention avec la direction régionale des affaires culturelles oblige à penser ce qu’on fait. Alors ça turbine au bureau. Le dossier doit être rendu en milieu de semaine prochaine et la semaine prochaine, c’est le Grand Bleu. On pourrait en faire beaucoup plus si on avait plus de temps. Maggie hier nous a, à toute l’équipe, envoyé un mail intitulé, Marx. On a programmé une journée de formation sur l’économie, d’un point de vue marxiste. Dans le prolongement de nos formations avec le Pavé en début de saison. La formation marxiste aura lieu un peu avant la Veillée d’Hénin Beaumont. On devrait continuer avec le Pavé. On n’a fait que survoler ce que pourrait être une véritable action artistique et sociale d’éducation populaire. Même si les formateurs(trices) du Pavé sont un peu rudes. Mais ça nous permettrait d’affiner nos positions tout de même. Positions par rapport à l’art, au social, aux autres, à la vie. C’est un peu difficile de se dire que tout ce travail d’action artistique, culturelle et sociale est rentré dans les moeurs comme tout le reste. Comme une lame de fond qui banalise tout. Ce qui voudrait dire que le véritable engagement est ailleurs. Et la vraie vie. C’est ça, travailler sur le renouvellement de convention jusqu’en 2014, ça fait poser plein de questions.
C’est la question du sens qui se pose. Et de l’engagement.
tous les possibles
Avant d’aller à la réunion en fin d’après midi à Maisnil les Ruitz pour parler du portrait de village qu’on va faire là bas à la fin du mois, on a parlé de l’avenir de la compagnie. On va au 25 ème anniversaire du CNAC qui a lieu à la fin du mois et comme on dit, il y aura tout le monde. Alors il faut qu’on annonce les spectacles qu’on veut faire dans les années à venir avec des acrobates pour trouver des producteurs. Et on va participer à une table ronde, quelle écriture pour le cirque? Tous les possibles producteurs de cirque seront sur place. C’est le moment. Faut qu’on en parle. Même si c’est pas très clair dans la tête. Entre les Portraits de villages, les Veillées, les Instantanés, les Atomics, nos interventions avec les centres de formation des apprentis, les journées de l’adolescence qu’on pourrait reproduire tous les ans à Culture Commune (on a travaillé là dessus comme des fous comme si on s’était spécialisé dans l’art et l’école). L’art qu’on dit relationnel et les spectacles de plateau. Après tout ce travail de terrain, on se demande si ça n’est pas revenir en arrière que de faire des spectacles sur un plateau de théâtre. De Parfum de Frites au théâtre du Prato (spectacle de comedia d’el arte) en passant par Marivaux, Tcheckov et Sophocole jusqu’aux Veillées inspirées de Komplexkapharnaum et les Portraits de Villages et les journées de l’adolescence, on peut se demander ce qu’il faut vraiment faire de nouveau. Un peu paumé peut être, un peu perdu. On ne manque pas d’idées. C’est la question du sens qui se pose. Et de l’engagement. Est-ce qu’on en apprendra davantage au cocktail du CNAC, centre national des arts du cirque, pour son 25 ème anniversaire? On va acheter un chapiteau. Peut être que ça nous donnera envie d’acheter un chapiteau?
changer tout
l'emplacement des télés
A priori on est prêt pour la semaine prochaine. Au Grand Bleu. On a refait le tour hier. L’emplacement des télés n’est pas encore défini puisqu’au départ elles devaient être sur le bar du Théâtre du Grand Bleu et aux dernières nouvelles, il faut qu’on les mette ailleurs. Il faut revoir le directeur technique du Grand Bleu qui ne dispose pas des informations nécessaires concernant nos interventions. On est donc presque prêt. On va accueillir des centaines de lycéens en quelques jours. On a planché hier encore une grande partie de l’après midi sur l’organisation. On a simulé une journée d’actions au Grand Bleu. De l’arrivée des lycéens jusqu’à la fin de nos journées d’intervention. De belles journées en perspective bien chargées. On a revu aussi avec Olivier l’achat de matériel pour que chaque élève puisse identifier son groupe et ses activités dès qu’il arrive au théâtre. Et… faut qu’on rende notre dossier à la direction régionale des affaires culturelles en vue du renouvellement du conventionnement de la compagnie pour trois ans. La responsable de la DRAC nous avait dit lors d’un rendez de préparation de notre nouvelle convention, est ce que vous voulez de ce nouveau conventionnement avec l’état? Cette convention implique qu’on fasse des dossiers, un bilan et des projets qu’on doit réaliser en trois ans et l’état s’engage (s’il le veut bien) à nous verser une subvention tous les ans d’environ 60 000 euros. On s’était réellement posé la question. Puisqu’à l’image du Pavé on voulait devenir une SCOP (sans subvention) de formation et de transformation sociale. On voulait remettre en question le fonctionnement de la compagnie pour redonner du sens, mettre de l’énergie, inventer pour éviter l’enlisement. Créer des soviets. Changer tout.
Quand les choses nous dépassent, faire comme si on en était l’instigateur
noeux les mines
C’est ce qu’il faut faire. Marcher des heures tous les jours. Partir tôt le matin. Comme Thoreau dans Walden. Pour supporter ses doutes et ses incertitudes. Parce que le théâtre, ça ne suffit pas. On le saurait. Le malheur permet toutes les autojustifications. En voilà une journée qui s’engage bizarrement… Difficile de s’enlever une idée de la tête quand on y pense depuis qu’on est levé. Comme si on y avait travaillé dans son sommeil. Comme si on avait marché toute la nuit. Mais au bout de la marche, les pensées changent d’allure. On s’en arrange. Ici, quelque chose qui revient comme une obsession. Tourner la page. Passer à autre chose. Tout recommencer à zéro. Mais il est hors de question de laisser tomber le travail en cours. Bien sûr. Résoudre les problèmes. J’ai confiance. La marche est bonne conseillère. En parler au paysage. Et aux collègues. Hier on est passé le long du stade Bollaert et du chantier du Louvre à Lens. Paraît qu’ils sont en avance sur le chantier. Bientôt aura lieu la route du Louvre. Un marathon qui relie Lille à Loos en Gohelle. Faute d’y participer, on ira voir. La course longe le canal de la Deule. Un endroit de marche magnifique. L’arrivée du marathon se situe cette année sur le site du 11/19, à cinq cent mètres du chantier du Louvre. C’est une dame du quartier qui nous l’a dit pendant qu’on peignait des panneaux avec Anne Charlotte la semaine dernière pour nos interventions la semaine prochaine au théâtre du Grand Bleu. Pour les journées de l’adolescence. Quand les choses nous dépassent, faire comme si on en était l’instigateur! Quand avec E.L on ne s’entendait plus du tout, je suis parti. Rencontrer d’autres gens. Réfléchir. Re construire. Faire du théâtre encore. Marcher. Hier sur France Inter dans l’émission là bas si j’y suis il était question du bassin minier. De Noeux les Mines précisément. Du lycée d’Artois. Des postes supprimés. Des élèves qui vont se retrouver à quarante par classe. Des manifestations.





