vivre dangereusement…jusqu'au bout

Rien. C’est pas possible. Il ne se passe pas jamais rien. Il se passe forcément toujours quelque chose. Une braderie. Une course cycliste. Un mariage. Regarde à Bruay la Buissière aujourd’hui c’est la fête. A la porte, pas la porte nord… près d’Emmaüs. Le rond point de la Volville. C’est la grande fête annuelle country. Avec des milliers de gens qui viennent de partout. Et des danses et des chapeaux de cow boys et des santiags. Et des motos à gogo. Des américaines, des japonaises, des allemandes… C’est bien la preuve qu’il ne se passe pas jamais rien. C’est une vue de l’esprit sinon. Mais il paraît que c’est facho les fêtes country. Et identitaire. Alors on ira à Emmaüs et c’est tout. Ou à la fête de l’ail à Locon. C’est les agriculteurs qu’on avait rencontrés à Locon qui organisent la fête de l’ail. Donc il ne se passe pas vraiment rien. Ou on se contente d’aller marcher et là on est sûr de ne pas se compromettre.

like a brick in the wall

Dès lundi on se met sur les briques/On installe le matériel dans la salle deux/ Faut pas traîner/ Faut trouver du biscuit/C’est du sérieux/ C’est pour les journées du patrimoine/Huit représentations en deux jours/ Fini de rigoler/ Faut s’y remettre/ On se souviendra de ce qu’on a fait pendant le stage expérimental du début du mois d’août/Et de tout le reste/Les briques qu’on a utilisées pendant le stage, on les a trouvées à Fresnicourt/ Notre dernier portrait de village a eu lieu à Fresnicourt/ Quand on a eu l’idée des briques pour le stage expérimental du début du mois d’août, on est allé voir sur le Bon Coin/ Et on a trouvé des briques usagées en vente à Fresnicourt/ Comme si c’était fait exprès/ On a dansé dans des briques/ On a dansé sur un chantier/ C’était un moment très agréable/ Dès lundi, on y retourne/ L’idée est venue un jour en réunion avec Culture Commune/ Qu’est ce qu’on aurait bien pu faire pour les journées du patrimoine/ La brique/ Faire la brique/ On a vu le travail de Bertille Bak à Lewarde, au musée de la mine/ Une exposition consacrée aux artistes et la mine/ Bertille Bak qu’on avait rencontrée à la cité 5 quand on a fait la Veillée à Barlin/ Dans ses installations vidéos, elle construit des murs de briques en carton/ Parfois ça fait penser à Luc Moulet ou Jacques Tati/

point de bilan

Aujourd’hui on fait un point avec Interaction avec qui on avait mené un DLA, il y a deux ans. On a rendez vous à dix heures. Pour faire un bilan du DLA. Tout ce que ça nous a apporté. Comment ça a bougé depuis qu’on a mené ce travail de réflexion sur la compagnie. On avait travaillé plusieurs jours avec Réjane  Souriceau et Cécile Offroy, toutes deux sociologues pour améliorer le fonctionnement de la compagnie. Aujourd’hui on se voit pour en reparler. Avec les gens qui ont financé ce travail. Interaction.

lab labo et poste à souder

Deux semaines qu’on a terminé le labo. Qu’on voudrait reprendre bientôt. Mais en y regardant bien, on  a une saison chargée. C’était vraiment nécessaire de faire ça au mois d’août. Pour avoir une idée de comment continuer… Est ce qu’on était à ce point en désaccord avec tout ce qu’on peut tirer d’un plateau de théâtre qu’on ne pouvait plus imaginer que Veillées, Portraits, Instantanées, Retour sur… Du travail de co construction avec les publics? C’est pour ça que c’était important de faire ce laboratoire. Se dire qu’on peut faire les deux. Qu’on peut tout faire. Tout le monde peut tout faire. Que ça se complète. Que ce sont des formes distinctes, des constructions différentes mais complémentaires. Dans  notre raison d’agir, on ne pourrait pas exister sans les Veillées. Puisque par les Veillées, les Portraits et les Instantanés, il s’agit de donner forme au désir de démocratie culturelle (c’est parce qu’on fait les Veillées qu’on s’est donné une raison de continuer d’exister. Que ça vaut quand même le coup… Comme on l’a souvent dit, à quoi bon sinon?). On n’a pas accès aux mêmes publics selon l’une ou l’autre de ces deux formes.

Hier on se disait que dans les écoles d’artistes on devrait former les gens à plusieurs métiers. C’est important de savoir se servir de… d’un poste à souder. M. Malbranque (cf Portraits de Hinges et Locon) n’aurait jamais pu faire son tour du monde (en vingt ans, un vrai travail d’artiste) s’il n’avait appris un métier qu’il pouvait pratiquer partout (il était soudeur). Et inversement dans les écoles (qui devraient toutes être des écoles professionnelles),on devrait apprendre le théâtre, le cirque, la danse, la musique… On y revient toujours. Si on y pense bien. On est tous artiste. Ou personne ne l’est. Le talent? -un crime fait à soi-même, disait Sartre.

trondheim

Il se passera quelque chose. Il se passera forcément quelque chose. Tu marches des kilomètres et des kilomètres pendant plusieurs jours et tu penses, voilà au fond ce que je veux faire, c’est marcher? Jusqu’à ce que tu aies très mal au pied, un traumatisme à la matrice du gros orteil droit qui t’empêche de poser le pied et tu penses et si ça m’arrivait dans ma marche définitive? Et à ce moment tu passes de Thoreau à Trondheim. Le temps change vite. Et tu penses aux acrobates et aux danseurs et tu te dis, je ne vais tout de même pas faire demi tour pour ça? Tu dois trouver un moyen. Découper la chaussure et soulager l’orteil. Et comme ça, t’arrives à Ostende. Quelqu’un disait Ostendre. Tiens! la ville est beaucoup plus grande et luxueuse que je ne le pensais! Mais ça vaut le coup quand même (de vivre sa vie et tout)…Ce qu’il faudrait imaginer, c’est marcher sans le voir venir. Marcher sans s’arrêter. En compagnie des bêtes dans les près, des choucas et des chiens qui vous crient dessus devant certaines propriétés bien gardées. Difficile de se passer du GPS, c’est plus simple qu’une carte. Mais le problème c’est la batterie. Faudrait pouvoir trainer avec soi un groupe électrogène. Plus Trondheim que Kerouac. On ne change pas sa nature. Je garde une image en tête. Si je devais me rappeler un truc. Au bord d’une voie rapide entre Ypres et Dixmude, un jeune garçon qui enlève entre des pavés des mauvaises herbes devant chez lui,  avec un chien tout doux (un cocker roux) assis à côté de lui… Aujourd’hui on a rendez vous à Loos en Gohelle. On met de côté la marche définitive. On ira sans doute déjeuner chez Polo et Sandy. On travaille avec Olivier et Hélène.