
Aimer si fort…(journal des répétitions)
Mais à présent je suis loin, loin de tout et de tous.

Une caresse, une raclée.

Quelqu’un qui t’humilie de la sorte ne mérite pas le pardon.

Il disait que la tendresse c’était mal, que ça faisait mal.

Nous voilà donc en paix, le monde et moi.

Il m’a dit : « Tue-moi, tue-moi, tue-moi. »

Parce qu’il m’a dit les plus belles choses qu’on peut dire à quelqu’un.

premier jour de la deuxième semaine des répétitions d’Aimer si fort
On fait une présentation ouverte à tous (une étape de travail, un work in progress ) jeudi 17 octobre à 19h, à Culture Commune à Loos en Gohelle, dans le Bassin minier du Pas de Calais. Avant de rejoindre dès lundi l’Hippodrome à Douai. Jusqu’à la création du spectacle le 6 novembre 2013.
Aujourd’hui encore on s’est entraîné et on a dansé. Cet après-midi on a de nouveau improvisé. Tout l’après midi. On a repris le thème qu’on a laissé en friche la semaine dernière, tentative de suicide. On a construit des tours en briques comme des sarcophages verticaux. Deux danseuses ont pris place à l’intérieur et on a rempli les tours de charbon. C. a étendu une robe de mariée sur un tas de gravats et une veste d’homme noire. Elle s’est vêtue de la robe de mariée et s’est allongée sur la veste puis elle a cherché à s’étrangler avec une manche de la veste accrochée au fil de fer de Marion. Sur un fond sonore, la matinale de Marc Voinchet sur France Culture. N. s’est recouverte d’une robe de mariée qui dégoulinait de sang. Y a pas de honte, à vouloir oublier la nuit, je suis disparue. Toutes les femmes nous ont raconté qu’elles étaient mortes, toutes de la manière la plus atroce qui soit. Entre les 120 journées de Sodome et Roland Topor. Parfois infiniment dérangeant (voire choquant), parfois drôle. Surtout quand C. raconte qu’on l’a empaillée.
Bien des hommes m’ont dit qu’ils m’aimaient. Mais c’était un mensonge.

