Un moment unique

On est reparti pour un après-midi qui débouche sur une série de représentations des petites formes de chacun-e- qui auront lieu lors de parcours dont les départs sont fixés à 18h, 18h30 et 19H, à l’accueil de Culture Commune. On est toujours au 11 rue du Lyonnais et pour une journée encore. Le déménagement est prévu demain. Les déménagements, ça nous connaît bien à Hvdz. On reste rarement très longtemps au même endroit. Une partie du groupe est partie chanter dans la cité. Martine, Didier, Guy et Jérémie sont au Q.G derrière leur ordinateur. Pour finir le blog de la cité des Provinces et le montage du film-spectacle. Didier prépare les textes qui seront lus pendant le spectacle qui a lieu dimanche, à 11H et 15h30. Le film devrait durer une peu plus de 1h15. C’est correct. On a peur des temps trop longs. On sait que au-delà d’une certaine durée, le spectateur peut avoir du mal à digérer la somme d’informations contenues dans l’oeuvre. Alors on essaye toujours de se fixer un temps maximum de soixante quinze minutes. Cette fois, on y est presque. Le film-spectacle commence par Mme Cerjack, toute en douceur, toute en tendresse, toute en émotion. On connaît Mme Cerjack depuis fort longtemps. Elle et son mari venaient très souvent à Culture Commune. M. Cerjack passait régulièrement au bureau de la compagnie. Il nous avait offert le premier livre qu’il a écrit et qui était consacré à sa carrière de mineur de fond et en particulier à la catastrophe de Liévin. Au coup de grisou de 1973 qui entraina la mort de soixante seize personnes. M.Cerjack était de service ce soir là. Mme Cerjack parle de tout cela avec beaucoup de simplicité, de naturel. C’est la vie, dit-elle. Le film-spectacle court de Mme Cerjack à En attendant Godot, en passant par Elsa et Pierre qui sont responsables des gîtes en bois derrière la maison de l’ancien directeur d’école jusqu’à l’association Récup Tri et le tir à l’arc. Pendant ce temps, nos camarades chantent dans la cité des Provinces, chez les gens, au coin des rue. Pour une personne, pour une famille, seuls au milieu du vaste parc de la cité des Provinces.

S’endormir sur un terril

Jusqu’au bout on profite de la cité des Provinces (qui nous rappelle la cité 5 de Barlin). Marie S., Lucien Mourad sont allés donner de la voix dans la cité et à Culture Commune. Ils-elles chantent Mistral Gagnant, Camille et Gainsbourg. Partout ils-elles vont chantant, comme des fous. Pour faire plaisir. Invitant les gens de la cité à se mêler à eux. La cité des Provinces aujourd’hui est baignée de soleil. Une fin de semaine agréable pour tous. Ils-elles retourneront cet après-midi chanter en pas de porte, comme on offre un bouquet de fleurs. C’est le moins qu’on puisse rendre à tous ces gens qui nous ont tant donné durant la semaine. Nous avons passé des journées entières à errer. A la découverte des gens et des paysages. A chercher partout l’enchantement et l’émerveillement, la beauté des jours. Nous avons vécu. N’ignorant rien des servitudes du temps, il y a une volonté de vivre sans rien refuser de la vie qui est la vertu que j’honore le plus en ce monde. A.Camus

Aller jusqu’au bout de sa force…

Tout se rejoint, tout se recoupe. Lucien et Marie S. ont testé le fait d’aller au bout de leur force aujourd’hui comme l’ont fait, il y a deux ans, les comédiennes d’Aimer Si fort, un des derniers spectacles de la compagnie. Rien de bien sorcier: aller chanter trois petites chansons devant l’équipe de Culture Commune. Lucien est sorti de cette expérience avec une crampe à la jambe, Marie en tachycardie. Mourad, lui, semble maitriser. Détendu tel un cormoran faisant  sécher ses ailes au soleil.

Cet après-midi, ils vont aller faire du porte-à-porte pour offrir leurs petites chansons aux gens. Une vraie épreuve, un vrai cadeau.

 

Entre 10h et midi, 10 jours avant le printemps…

Midi 1 Midi 2Midi 5Midi 4Midi 3

Rencontrer encore des habitant.e.s, flyers dans une main, appareil photo dans l’autre. Une rue, une rencontre. Leur demander si on peut les prendre en photo, de dos, de face, au choix.

Et puis prendre soudain le temps, avec une dame au bonnet blanc et manteau violet, et se raconter la vie. Avec un grand sourire, des rires, du bonheur. On espère se retrouver ce soir.

Fin du terrain

Dernier jour de terrain pour la compagnie. C’est la fin du temps que je préfère. La semaine de rencontre, de découverte et parfois d’errance sur un territoire. Ces moments-là où les préjugés ou les préconçus tombent, où l’on découvre un territoire que l’on pense connaitre mais que l’on ne connait pas réellement.

Les petits moments de surprise où une personne ou un contexte nous surprend, nous fait rire, nous rend triste, nous rend vivant. C’est là où ce projet fait sens. On aime aussi, bien entendu, retrouver les gens rencontrés lors de la projection du film-spectacle et voir leur réaction. Mais la fin du terrain, c’est toujours comme un petit deuil.