Les voeux de Jean Luc Mélenchon (2)

… Je voudrai bien dire merci encore à ce jeune guide qui m’a fait visiter les ruines romaines de Saint Rémy de Provence juste pour le son de sa voix accordé en basse aux stridences des cigales, son application à raconter avec justesse, sa volonté de bien faire après déjà quelques heures à se répéter d’un groupe à l’autre. Je suis rentré en moi-même et je me demandais à qui je voudrai dire des mots de cette sorte ? Des mots qui en les exprimant vous emplissent à nouveau d’une situation ou d’un sentiment qui rendent plus fort quand ils vous ont traversé. Ah ! Ça y est, je vous vois mes camarades. Je vous vois, chère Angélique la voix posée devant Sodimédical, votre fillette vous tenant la main, Yvon à Pétroplus qui semble porter la raffinerie sur son dos, Rachid devant les machines à protéger, Xavier Mathieu que les puissants du jour comme ceux de la veille ont laissé sur sa croix, Yves, Nathalie, Lionel, Gérard, Aurélie, Murielle. Je vous vois à mesure que je vous écris. C’est la lutte qui nous a fait nous rencontrer. J’aurais été plus pauvre sans cela, c’est sûr. Après chaque rencontre on discutait entre nous. Comment réglerions-nous le problème si nous étions au pouvoir ? Vous voyez le genre de question qu’on se posait ? Et on y répondait. Dans le wagon, dans la voiture, en cassant la croûte après les réunions c’est comme si le mur de la fatalité reculait. Et nous on devenait d’autres personnes. Le pays était à nous le temps de cette discussion, la vie se réglait, nous n’étions plus en exil ni sous occupation comme tant le ressentent. J’ai aimé ces moments qui sont le véritable sens de la radicalité concrète.

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