Hier après midi avec Martine, on s’est aventurées de l’autre côté. Par delà Total et les éoliennes, où subsiste un petit bout de rue mardyckois, isolé entre Grande Synthe, la zone commerciale et la voix ferrée. L’ancienne route nationale 40.Une simple rue dans le bas côté de la nouvelle départementale. Une rue qui ne dit pas son nom. Rien n’indique qu’on est à Mardyck. Territoire morcelé pour vie coupée en 2, voire en 3. Ainsi de Mr Debril, 87 ans, né à Mardyck, dans les tonneaux à pétrole comme il dit – rapport à la raffinerie qui s’est implantée sur ses premières terres. Cultivateur, il s’est fait exproprié par deux fois : de Mardyck à Grande Synthe; puis de Grande synthe, retour à Mardyck.
L’histoire du port et des usines est une longue histoire qui touche plusieurs communes et qui a créé artificiellement de nouvelles frontières. Ici, dans cette rue, en guise d’horizon et de rideau à la fois, il y a la raffinerie. Il faut pouvoir s’imaginer la piscine, le pub, la place loin derrière cette façade. Pas si facile.
Pas une vue facile au fond du jardin. Alors les haies poussent tout autour des maisons.
Ici, tout semble dédoublé. Les routes, les villages, et même les vieux. Pour Mr Debril, il en existe deux sortes : les jeunes vieux, et les vieux vieux (comme lui).