Nous vivons une crise grave. Crise systémique. C’est à dire économique (fin du capitalisme ou l’hécatombe), écologique (catastrophe climatique à l’horizon des cinquante prochaines années si nous ne changeons pas nos modes de production industrielle), scientifique, philosophique et psychique. Les hôpitaux psychiatriques sont encombrés. Perte de confiance en soi et perte de confiance dans les groupes à maintenir ce qui les relie. L’amour est la condition de la vie ensemble. Crise de la chose (cause) sociale. La raison d’être du social et du psychique souffre. Il est urgent d’opérer des renversements de valeurs. Même si on n’en prend pas le chemin et qu’on cherche à rendre nos sociétés (et les individus) toujours plus compétitives et concurrentielles. Nous vivons à l’âge du capitalisme culturel qui consiste dans le contrôle de savoirs qui les intègre dans le design et le marketing. Le savoir est devenu adaptatif. Amazon.fr adapte ses propositions consuméristes en fonction d’analyses personnalisées des consommateurs. Pour adapter le consommateur aux volontés d’Amazon.fr. Or le savoir est intrinsèquement contradictoire. L’adaptation est donc intrinsèquement débile. Le savoir est associatif. Ce nouvel âge d’instrumentalisation des savoirs correspond à des processus simultanés de pertes de savoir-faire et de savoir-vivre. Pertes d’individuation, de singularité qui sont la cause de la disparition de la confiance en soi et de ce qui relie les groupes. Il nous faut inventer d’autres modes de penser et d’agir. A la fois égalitaires et libertaires.