La nuit tombe tôt, comme un couperet, et les lumières de la ville s’allument, en réponse. Nous, nous allumons les phares de nos voitures et nous partons à la chasse aux petits coins urbains, à la quête d’images nocturnes: grands espaces éclairés, zones industrielles délaissées, placettes, petites rues, perspectives évidées, et corps en mouvements, toujours, dans la limite du cadre.
A la lueur des phares, les circassiens ont dansé sur le parking du supermarché, Jérémie grimpé sur le camion pour filmer de haut. A la lueur des phares, ils ont jonglé à la station de lavage, ambiance verte et fluo, voitures de passages, sol détrempé. A la lueur des phares, ils ont steppé à la Préfecture, sur les rebords des murs, penchés en avant, en chantant, leurs ombres dansant derrière eux, projetées comme de grands masques africains étirés sur la façade du bâtiment.
Et sous le porche de la petite église, toute de guingois, près du manège endormi, ils ont sauté et gambadé en joyeux charivari, digne d’un mystère religieux ancestral, avec de l’humour dans les pattes, jusqu’au bout de la nuit. Merci à tous! Merci aussi à Philippe et à Michiko de la pâtisserie Leclaire qui nous ont donné des viennoiseries et de tartelettes, grignotées tout au long de la soirée avec bonheur!