« Bonjour, ça va madame, tout va bien? »

La présentation à la maison de retraite a été pour moi une expérience particulière, un mélange d’émotions, dit Danilo.

Une grande maison, avec un beau jardin, une dame qui marche en cercle avec la tête toujours en bas, regardant le sol à chaque pas. Elle sort de la maison et en passant par le jardin elle arrive au portail et elle essaie de l’ouvrir. Elle n’arrive pas à ouvrir, alors elle entre à nouveau à l’intérieur de la maison. Avec notre présence elle arrête sa marche, lève la tête, et avec un regard méfiant elle scrute nos visages avec insistance, et très fixement.

« Bonjour, ça va madame, tout va bien? » on dit. Mais on n’a aucune réponse, seulement le silence et le regard méfiant avec une petite pointe d’agressivité.

Ce premier événement ne nous a pas rassuré quant à ce qui nous attendait à l’intérieur… Ensuite on a été bien accueillis par la dame qui travaille dans cet endroit. Elle nous a accompagné dans une grande salle où il y avait toutes les personnes âgées assises, formant un rectangle et laissant un grand espace au centre. L’ambiance était silencieuse et un peu tendue. Peut-être que c’était moi qui était tendu…

Avant de commencer la chorégraphie, je me suis senti comme un enfant nerveux cherchant du réconfort dans le regard du public. Réconfort que j’ai reçu,  d’une dame qui me regardait dans les yeux en balançant la tête et en souriant. C‘était comme un « déjà vécu et vu », comme une présentation à l’école primaire, lorsqu’enfant, je cherchais le regard de quelqu’un de ma famille pour me sentir moins nerveux et plus heureux.

A la fin de la présentation, on a filmé de petites interviews, on a fait les citations, et je n’arrivais pas à me lâcher. Je pense que la barrière de la langue me bloquait un peu. Je me suis donc placé comme simple observateur. Cela m’a permis de voir la joie qu’on a amenée dans ce lieu, qui bien que propre, sympathique et organisé, m’apparaissait comme triste et rempli de solitude. J’aurais aimé pouvoir faire plus pour ces personnes, rendre leur vie plus agréable.

En sortant on a recroisé la dame avec, dans les mains, l’invitation qu’on lui avait donnée en entrant.

 

 

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