On a rencontré le directeur du Staps, l’université des sports de Liévin. On a parlé de l’histoire (récente) de l’université d’Artois. On a parlé des cours, des étudiants, de la recherche. De football. Du stade Bollaert. De la rivalité entre Lille et Lens. Les deux clubs ont été fondés par les bourgeoisies locales respectives mais le club de Lens a été vite pris en main par les houillères du Pas de Calais. Et il a fonctionné de la même manière. Selon les principes paternalistes des patrons des mines du bassin minier. Olivier Chovaux nous explique qu’il faut jour après jour lutter contre les déterminismes sociaux pour mettre en confiance les étudiants. Lutter contre le fatalisme. Dire aux étudiants qu’ils peuvent ici comme ailleurs faire des études longues. Faire reconnaître la culture ouvrière qui a autant d’intérêt que n’importe quelle autre culture considérée comme plus légitime. On s’est dit combien le film bienvenue chez les ch’tis avait causé du tord à la région. On a passé des années à lutter contre les idées toutes faites sur le bassin minier et à travailler sur l’estime de soi de chacun de nos étudiants et en un tour de bobine, le film nous ridiculise dans le monde entier. La présence d’une université à Liévin est le signe fort d’une volonté de changer les mentalités et d’aller de l’avant.