Tu sais

Tu sais j’ai emprunté ces grands escaliers qui s’enroulent vers le ciel. Il y en a quatre, j’ai pas pris l’ascenseur. Sur les murs sombres et sur les plafonds sombres, visiblement inscrits avec des outils de fortune, clefs, cutters, ciseaux, briquets, marqueurs, il y avait vos phrases d’amour, il y avait vos phrases de colère. Un entrelacs, une fine dentelle. Tout une histoire inscrite sur le ciment, que j’ai lue, attentivement. Vos prénoms, vos équipes de foot, vos paysages dessinés, vos proverbes, votre tristesse et votre rage, vos injures, votre humour.

Tu sais j’ai emprunté ces grands escaliers qui montent. Ici Sartrouville comme partout ailleurs c’est ton ciel que je regarde. Les jours derniers c’était la lune pleine, les nuages duveteux qui courent sur le gris.
Laisse passer la lumière, laisse passer l’averse.
Quand je marche, il pleut sur moi, il fait soleil sur moi. Je frappe à des portes, elles s’ouvrent, s’entrebâillent, ou bien restent fermées. Il pleut sur moi, il fait soleil sur moi, et je continue de marcher.

J’ai vu le vent se lever, j’ai entendu le rire des femmes et des hommes, j’ai été en contact avec leur impuissance. Ce vent est aussi mon vent, est aussi mon rire, mon impuissance. Il n’y a qu’un seul monde.

Une réflexion sur « Tu sais »

  1. C’est un bien beau texte qui donne vraiment envie de venir vous voir.
    Hélas, le boulot , impossible , on pensera bien fort à vous ce soir.
    A très bientôt à toute l’équipe d’HVDZ.
    Nadine pour l’equipe de St Nazaire

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