Marie-Louise, la femme aux mille prénoms

Marie-Louise a fait partie de beaucoup d’affaires, comme elle dit. Quelle femme! Sa bonne humeur a fait chavirer nos coeurs. Dans son grand canapé vert, avec son pullover à brillants, son bel accent du nord et ses souvenirs galopants, on a voyagé dans le temps. Le temps des bals, encore, et de l’amour. 14 juillet! Feu d’artifices! Elle tombe amoureuse! Après sept ans de fiançailles, elle épouse enfin Charles, l’homme parfait qui lui mitonne des petits plats et l’attend le midi. On n’en fait plus des comme ça! s’exclame-t-elle. Marie-Louise, toujours occupée, passionnée, dévouée. Pour elle, la solidarité, c’est important. Elle connait tout le monde. Les enfants, elle les baptise, l’église, elle la balaie. Quand il fait trop froid, elle accueille la messe à domicile. Elle décore les chars de fleurs, chante dans le choeur, assure la permanence au presbytère et participe à chaque moment de fête du village. Une fidèle à Monchecourt. Son village, elle l’a dans la peau. Elle a déménagé deux ans en Normandie, mais ne s’y est pas plu. Alors elle est revenue. Ici. Elle est la mémoire. Elle est le témoin. « Quand on ne sera plus là, dit-elle, nous, les anciens, eh bien… » Eh bien il faudra se souvenir comme elle de Robert, de Louis, de Marcel, d’André, de Pierre, de René, de Gilbert, de Marie-Madeleine, d’Amédé, de l’abbé Poulain, de Claudine, de Charles, de Lionel, de Geneviève, de Fabienne, de Cécile, de Jacques, de Raymond, de Maryse, d’Albert, de Marthe et de la Ducasse.

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