Au coeur d’une cité en plein travaux, construction de maisons en bois, trône la maison de quartier du Banc Vert, dès l’entrée nous sommes accueillis à bras ouverts par l’équipe directrice, animateurs et bénévoles. Ne pas déroger à la tradition du café, s’imprégner du lieu et de ses habitants. Ca sent bon la peinture fraîche, portes en rouge, murs blancs, du rouge et du blanc c’est beau et des pièces entourées de fenêtres. Des rayons de soleil comme ces femmes qui s’activent à l’atelier cuisine pour un repas que nous partagerons. Elles se laissent volontiers filmer photographier, toujours avec le sourire et une anecdote ou une blague qui inonde la cuisine d’un fou rire général. Agneau, boulgour, pommes de terre, haricots verts et dessert et thé à la menthe. Il y a l’atelier écriture, le printemps des poètes qui révèlent des qualités : « jamais j’aurais pensé pouvoir dire et écrire comme ça, t’as les larmes qui coulent, tu sais pas d’où ça vient. »
Toutes racontent ce moment clé où elles ont franchi la porte de la maison de quartier: pour les enfants, à la retraite, après la perte d’un être cher, et toutes elles sont restées pour ce bien être que représente le collectif, le partage l’échange. Assourdissantes de vitalité, elles sont là pour le loisir, elles sont là pour apprendre, pour échanger des savoirs faire. Elles s’engagent dans de multiples actions : bénévoles, ça tient de famille, c’est là dans le coeur, c’est comme ça on n’y pense même pas, c’est la vie et c’est comme ça qu’on résiste.
Une grande leçon d’humilité, l’humain à l’état pur.
Au Pont Loby, une autre maison pareil et différente, chaque maison a son histoire, son quartier et toujours ses habitants habitués qui sont là depuis le début, 30 ans, 1979, ou un an, qui ont vu les enfants grandir et qui n’ont jamais lâché. Parfois des arrêts de quelques années parce qu’il fallait travailler. Travail et loisir plus enfants, pas toujours possible , alors on suspend les activités, puis on y revient vite parce que ça manque d’être ensemble, de sortir , de parler de tout, de rien, on n’entre pas dans le détail, on s’écoute et on est là. Atelier patchwork, atelier peinture et un stop motion, même si on a mal aux jambes, on danse. Tout ce que ces femmes ont vécu ou traversé dans leur vie c’est passionnant, chaque vie mériterait un livre.