à Lewarde

Retour de week-end. On a pris le temps d’une pause.
Flora est allée au Centre Historique Minier de Lewarde ce week-end. Une partie de la visite guidée est faite par des anciens mineurs. Ça change tout. Un peu de chti par là, des anecdotes par ci. Les fausses galeries ressemblent à des vraies, mais en plus larges. Et on ressort en prenant un tout petit peu l’ampleur de ça. De l’esclavage. Ramper dans la poussière, la chaleur et l’humidité pendant des heures. Manipuler des centaines de kilos de charbons, de terre, de pierres. Déplacer, jusqu’à cent fois, des machines de cinquante kilos, partager le briquet avec les souris, écouter- dans le vacarme ambiant – chaque bruit et chaque silence pour sauver sa vie. Et recommencer le lendemain.
Longue conversation avec les guides à la sortie. Il y en a un qui raconte qu’il était porion et que du coup, il était déplacé souvent, changement de fosse, parce qu’il n’avait pas le droit de se lier avec ses camarades. Heureusement, il y avait trois camarades qui étaient, par hasard, toujours à la même fosse. Ils ont fait par hasard quarante ans de fond ensemble, deux d’entre eux sont guides à Lewarde ensemble.
Sans les guides, Lewarde, ce ne serait vraiment pas ce que c’est. Ils ont encore entre eux cette solidarité de mineurs, s’échangent les groupes, s’entraident, se marrent ensemble. Ils doivent faire de plus en plus de visites et ont de moins en moins de temps. Moins de temps pour la visite, pour les questions, pour rencontrer les gens. Là où ils faisaient, autrefois, une visite en trois heures, ils doivent la faire aujourd’hui en trois quart d’heure. Ils le regrettent. Il y a une ironie à être encore  -ici- contraints à la productivité. Mais après la visite, autour d’une cigarette, ils n’hésitent pas à prendre deux bonnes heures pour parler de tout et de rien, de la mine et d’autres choses. Flora les a invités au spectacle. On espère qu’ils viendront.

0 réflexion au sujet de « à Lewarde »

  1. j’ai aimé Lewarde aussi.
    J’y suis allée avec ma grand mère, son mari était mineur.
    Elle avait eu un choc à Lewarde, parce qu’elle a compris, le bruit.
    Elle a compris pourquoi en rentrant les filles devaient se taire, le silence absolu dans la maison.
    Pourquoi il avait si mal au dos, plié en 4 au fond.
    Elle avait imaginé beaucoup de choses, mais là elle a vu.

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