John Edgar Wideman, Suis-je le gardien de mon frère?

…Impossible d’aller plus loin. On est dans un lieu familier. Une convergence trompeuse  d’égoïsme et d’attention… et de volonté d’être plus grand, meilleur que ce qu’on est. Une manipulation du vrai en tirant profit du faux en espérant le meilleur et en redoutant le pire; une masse confuse d’émotions contradictoires, un noeud d’indécision et de désespoir, de pitié de soi et de dégoût de soi, de désir et de culpabilité. Un lieu immédiatement identifié. Un endroit dur parce qu’on ne peut pas avancer et qu’on ne peut pas reculer. C’est dur et familier, parce que j’y suis déjà venu. Je me rends compte que ce blocage est lié d’une certaine manière à ce que je suis et comment je vis, à des choix faits il y a longtemps. Mes limites se réfléchissent clairement dans la nature du dilemme. Comme ceci est mon bras et il est de telle et telle longueur, et c’est mon bras, et il sera toujours de la même longueur, et cette étagère que je n’ai jamais pu atteindre continuera de m’échapper. Ça ne sert à rien de s’éreinter ni de se plaindre. Je n’attraperai jamais quoique ce soit sur cette étagère que je ne peux pas atteindre. Aucune échelle au monde ne m’en rapprochera d’un pouce...

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