naoya hatakeyama et pasolini au 11/19

Peu de monde sur le site du 11/19 aujourd’hui. Les deux terrils ont l’air plus massifs encore que d’habitude. A cause de la bruine et de la solitude. Ils ont l’air plus hauts aussi. Ils ressemblent aux images que le photographe japonais Naoya Hatakeyama a faites d’eux. Les terrils sont des montagnes tombées du ciel. Or, seuls les dieux seraient susceptibles de faire tomber des montagnes du ciel. C’est peut être pourquoi lorsqu’on se tient au sommet d’un terril, l’histoire nous semble être un mythe. Un peu essoufflés, si on regarde ici et là, on aperçoit d’autres terrils qui ont la même forme que celui sur lequel on se trouve.  On peut alors imaginer d’autres humains, comme soi-même, debout eux aussi sur chacun de ces sommets lointains. Les terrils semblent se dresser pour faire l’éloge de tout ce qui a été extrait de la terre, a été brûlé, s’est dispersé dans l’atmosphère… Sur ces hauteurs des hommes se tiennent debout. Tout petits, ils sont au sommet de cette grande histoire. N’est-ce pas là justement une scène mythique?  Presque personne sur le site du 11/19. Aujourd’hui est un jour férié. A part quelques rares visiteurs. Dans la brume on distingue quand même deux courageux qui viennent d’entamer l’ascension du terril du 11. Un lièvre traverse à pleine vitesse la cour pavé du 11/19. Des jeunes de la Place Lorraine sur leur scooter rejoignent la route de Béthune en coupant par le site. Comme dans un film de Pasolini. Du mythe au réel. A scooter. C’est Oreste (place Lorraine à Loos en Gohelle) qui rejoint sa soeur, Electre qui l’attend près du Louvre à la cité 9, 9bis à Lens.

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