Lepage, Eribon, Les Atomics

Dans les Atomics on reprend à la fin du spectacle des propos de Franck Lepage sur l’éducation populaire et sur la critique qu’il fait du ministère de la Culture. La culture (telle que perçue par le ministère) n’est plus le liant d’un peuple, elle est un outil d’ascension sociale, donc exclusive/excluante. Le Ministère de la culture est là pour nous dire que grâce à la culture, nous avons la possibilité de nous hisser dans la hiérarchie sociale, sans distinction de classe. Ça sous entend que la culture ne luttera pas contre les inégalités, elle ne fait que proposer de nouveaux critères pour une hiérarchie, un nouveau système de classe, non plus sur les bases du travail, mais sur celles du savoir. Exit la conscience de classe. Ce passage nous cause bien du tracas parce qu’on nous accuse de cracher dans la soupe. Alors qu’on ne fait qu’évoquer un point de vue (dont on peut difficilement nier toute la pertinence même si c’est radicalement formulé). Pour le confronter à d’autres. On confronte dans les Atomics différentes manières de voir. Nous somme persuadés que l’art peut jouer son rôle de transformation sociale. On se serait sinon depuis longtemps déjà transformé en scop d’éducation populaire. On commence les Atomics (après l’intervention d’habitantEs de cités de Méricourt et de Lallaing) par la projection de tableaux prochainement exposés au Louvre Lens. Pendant toute la durée du spectacle Flora diffuse sur deux écrans accrochés aux échafaudages des oeuvres d’art contemporain en synesthésie avec ce qui se passe au plateau… Et c’est tout l’intérêt d’être au 11/19 à Loos en Gohelle, au milieu du bassin minier : travailler avec les populations alentours et les habitants des quartiers populaires pour faire ensemble des spectacles qui prennent en compte l’artistique, le culturel, le politique et le social. Pour mieux comprendre ce qui nous vaut une certaine violence critique (quant à ce qu’on dit sur le plateau),  on est donc allé relire des auteurs complices, qui sont nos référents depuis des années. Comme Didier Eribon (qui n’en est pas moins radical quand il s’en prend à la radicalité d’un autre. Mais faudrait il être absolument lisse ou pleinement consensuel pour avoir droit de cité?)  Pour comprendre (il va dans le sens de l’opposition à Lepage). On est bien conscient des paradoxes. Et c’est en partie sur ces paradoxes qu’on a construit Les Atomics.

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