Le site du 11/19 est en travaux. Il y a des pelleteuses et des tranchées. Des trous d’où sort une terre noire. Du charbon. Et des briques rouges aussi.
Le site est rénové chaque année un peu plus.
En faisant du porte à porte, on a rencontré une dame qui nous a offert un café. On a discuté de la mine et de la silicose qui a tué son mari. On a parlé aussi de la colère contre le médecin qui avait délivré un certificat de décès avec écrit « mort naturelle » et qui ne voulait pas reconnaître la silicose. Elle nous a dit qu’il fallait se battre dans un moment si noir, et pas seulement pour l’argent mais aussi pour les autres silicosés qui restent, et pour les amiantés. Pour que ça n’arrive plus.
On a aussi parlé de la joie de vivre dans le quartier, de la place Lorraine et de l’amitié qui unit encore les anciens.
On dit que les mineurs avaient une réputation de très bons travailleurs, alors elle nous raconte une anecdote : « mon mari travaillait aussi pendant les vacances : un été on était parti camper dans le sud, il n’y avait rien au camping, juste un terrain, alors mon mari a construit le camping, les sanitaires et tout. »