les atomics (j+10)

Fallait il en rester là ou continuer comme si de rien n’était? Puisqu’on nous demandait de libérer le passage. Ça revenait souvent dans les conversations. C’était pas la première fois. Mais cette fois tout cela devenait plus concret. Plus précis. Quand la discussion est revenue une nouvelle fois sur la table, on s’est dit que ça commençait à bien faire. On s’est dit qu’ils avaient du se passer le mot. On a insisté, expliqué combien ça comptait pour nous. Que si on laissait tomber les Veillées, on laisserait tomber tout le reste. Mais plus ça allait et plus on avait l’impression de parler dans le vide. C’est très étrange comme on se sent vite coupable. Pris en faute. On pouvait avoir l’impression de n’avoir rien fait depuis des années. C’était un malentendu et personne n’avait jamais prétendu qu’on ne ferait plus de théâtre. Mais il fallait expliquer encore. Rappeler l’engouement au début des années 2000 pour les nouveaux territoires de l’art. Pour cette nouvelle forme de démocratie culturelle qui voyait le jour dans les friches, au théâtre de la Belle de Mai à Marseiile, à La Laiterie à Strasbourg, au TNT à Bordeaux… Qui remettait en question le fond et la forme du spectacle vivant pour faire du spectateur un acteur agissant à part entière dans des propositions artistiques nouvelles. Pour qu’il ne soit plus simplement consommateur. Faire en sorte que les gens s’approprient les outils de l’art pour refaire le monde… On aura sans doute changer d’époque sans qu’on en ait pris conscience.

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