le coeur au bord des lèvres

« Me matje edushumi esht dua pa matje », ça veut dire la mesure de l’amour c’est aimer sans mesure en albanais.

On est allé à l’atelier alphabétisation avec Didier. D’abord avec précaution on a offert une danse, enfin Hassan et Mourad ont offert une danse. Et puis intrigué par ces deux femmes, on a eu envie d’en savoir plus et Didier est parti chercher les citations.
Avec la professeur qui est là, et qui leur explique doucement, on essaye d’expliquer les citations. C’est beau comme elle explique « La neige sur l’eau, le silence sur le silence » : elle fait la neige avec ses mains qui tombe sur l’eau et elle dit : c’est beau la neige sur l’eau et c’est calme, elle dit la neige sur l’eau ça fait pas de bruit.
On a plaisir à la voir expliquer : « La mesure de l’amour c’est aimer sans mesure ». Elle dit : « Tu vois l’amour que tu portes à tes enfants, tu vois c’est énorme, tu vois la quantité d’amour que tu as pour tes enfants, c’est beaucoup, beaucoup, c’est tellement qu’on peut pas la mesurer. »
L’atelier d’alphabétisation regroupe des femmes de toutes nationalités : Joana est portugaise, Lang est vietnamienne, Echaïba est marocaine, Shazia est pakistanaise, et Hava et Suzana viennent du Kosovo. C’est avec Suzana et Hava qu’on échange. On se sent bien , on a envie de rester, de savoir pourquoi, quand elles sont arrivées, et pourquoi en France ? Hava est arrivée il y a 12 ans en France. Elle essaye d’apprendre le français depuis un an seulement. A la maison ils parlent albanais. Ils sont arrivés avec son mari et ses enfants juste à la fin de la guerre. Ses enfants avaient 10, 7, et 6 ans, alors ils sont allés à l’école et ont appris le français facilement. Mais ils ne lui apprennent pas, parce qu’à la maison on regarde la chaîne albanaise et on parle albanais. Elle est arrivée au centre social, à l’atelier alphabétisation pour rencontrer du monde, et sortir un peu de chez elle. Suzana, elle a une petite fille qui va à l’école et un bébé en route. C’est pour ça qu’ elle a envie de parler français. Suzana et Hava comprennent la langue, mais parler est difficile.
Didier demande à traduire la citation en albanais, on sort le dictionnaire, et c’est parti … c’est compliqué… pour l’amour par exemple, parce qu’en albanais, il y a plusieurs mots pour dire l’amour. Comme en polonais, on différencie l’amour aux gens et l’amour aux choses.
On sort de là très ému. Le coeur tendre d’un moment agréable avec elles.

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