rebelle rebelle

On se souvient bien de Peter James. Un comédien québécois avec qui on a travaillé sur les Sublimes. Qui travaille aussi à l’école de cirque de Montréal. On a fait toute la création et la tournée des Sublimes ensemble. On en parlait hier en répétant la Brique. On questionnait le rapport du metteur en scène à l’acteur. Le rôle du metteur en scène est ambigu. Comme les sentiments. Il dirige un plateau, une scène de spectacle selon ses idées, ses envies, ses désirs… C’est pas toujours évident à comprendre ou à suivre pour un interprète. En fait ça demande à l’interprète une capacité très grande de création et de compréhension, de traduction des mots en acte, en présence, en sentiment, en émotion. On ne le sait pas toujours et on n’en est jamais suffisamment reconnaissant.Tout cela est difficile. Puisqu’il s’agit parfois d’interpréter un geste, un mouvement, une parole et dans l’instant d’après l’inverse, quelque chose de radicalement opposé. C’est absolument anti naturel. Ou la vie à l’envers. Ou sans dessus dessous. L’interprète doit avoir la capacité de se projeter dans un monde nouveau, toujours nouveau. En un clin d’oeil; c’est pas facile. Et dérangeant. Il faut garder la tête sur les épaules. Pour ne pas perdre le nord. Pouvoir quitter son rôle et raccrocher avec la réalité. Ne pas devenir la chose qu’on interprète. Une brique. Peter James était fondamentalement rebelle.

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  1. Pour moi, en tout cas, le théâtre m’offre la communauté dont j’ai besoin, les servitudes matérielles et les limitations dont tout homme et tout esprit ont besoin. Dans la solitude, l’artiste règne, mais sur le vide. Au théâtre, il ne peut régner. Ce qu’il veut faire dépend des autres. Le metteur en scène a besoin de l’acteur qui a besoin de lui. Cette dépendance mutuelle, quand elle est reconnue dans l’humilité et la bonne humeur qui conviennent, fonde la solidarité du métier et donne un corps à la camaraderie de tous les jours. Ici, nous sommes tous liés les uns aux autres sans que chacun cesse d’être libre, ou à peu près : n’est-ce pas une bonne formule pour la future société?

    Albert Camus

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