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Y a eu un avant et un après ou un pendant les Veillées. Avant qu’on ne fasse les Veillées on était dans un fonctionnement plus classique. Essentiellement basé sur les spectacles qu’on fabriquait et qu’on tournait. Et puis entre temps nous avions beaucoup de temps que nous consacrions à la recherche. Vidéo, danse, théâtre. Entre nous. Coupés du public. Et depuis les Veillées, neuf ans bientôt nous avons créé une permanence de travail. On a fait de ce travail d’artiste un travail à temps plein, comme un autre. Depuis que nous fabriquons des spectacles en co-construction avec les publics, avec les habitants. Qui aujourd’hui parfois nous laissent, à l’inverse trop peu de temps pour la recherche. Mais qu’à cela ne tienne, c’est mieux comme ça. On a l’impression de servir à quelque chose. De participer pleinement au jeu social. On se demandait souvent quoi faire de tout ce temps dont nous disposions. C’était vertigineux parfois. Enfin ça faisait peur. La peur de s’être trompé de route. De s’être égaré. De ne plus s’y retrouver. De ne plus se trouver. Maintenant, tout ça, ça s’est calmé. Mais bien sûr l’un n’empêche pas l’autre. On peut continuer à faire des spectacles. Qu’est ce qu’on aurait fait de nous si on n’avait pas trouvé les Veillées? C’était affreux, cette terrible impression d’être de trop.

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