Heidelberg. Je me souviens de Heidelberg. D’une tournée de « On s’aimait trop pour se voir tous les jours » ( un spectacle construit à partir d’improvisations comme ce qu’on va faire au stage dès lundi) que j’ai quitté pour rejoindre une autre équipe qui répétait une autre pièce. A un autre endroit. De « On s’aimait trop pour se voir tous les jours » à « La Double Inconstance » de Marivaux ou « Les Trois Soeurs » de Tchekov. A Belfort du temps de Henri Taquet (qui dirigeait la scène nationale). Une salle de répétition pas loin de la gare. J’étais revenu d’Allemagne par Mulhouse. J’avais attendu longtemps à Mulhouse pour prendre une correspondance. Pour Belfort. Je me souviens, au buffet de la gare, tard dans la nuit, à une table près du bar, une dame dit à un homme qui boit bière après bière qu’elle l’aime. Une nuit glaciale. A Mulhouse. Dernier train pour Belfort. J’allais me retrouver dans un gîte pour quinze jours. Le week end, je faisais des longues marches autour de Belfort. Je me souviens qu’ on répétait à n’en plus finir la scène d’André et de Natacha quand la belle soeur insiste auprès des trois soeurs pour qu’elles quittent définitivement la maison familiale après le départ de Verchinine. Je passais d’un univers à un autre, qui n’avait rien à voir. La dernière de « On s’aimait trop pour se voir tous les jours » a eu lieu à Montpellier. La semaine dernière, je suis allé au musée de la mine à Lewarde, voir une exposition d’artistes autour de la mine. On y voit des oeuvres de Bertille Bak et de Cléa Coudsi et Eric Herblain (les gaillettes qui font de la musique). En sortant j’ai un pris un prospectus du théâtre de Valenciennes. J’ai pensé qu’on y jouait les Atomics cette année. J’ai dû me tromper de saison.